ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Pierre Curie


Le roman inachevé d’un utopiste





Clermont-l’Hérault (1950 – 1955) :
une porte s’ouvre


Sommaire

Prologue

Introduction

Clermont-l’Hérault
La nomination
Accueil
Clermont-l’Hérault
À pied d’œuvre
Les jeunes
Communauté active
Ouvrir la communauté
Une porte s’ouvre
Difficultés
Un pasteur communiste ?
Point d’orgue
Parole d’utopie
Fin de partie

Saint-Quentin

Bruay-en-Artois

Tourcoing

La crise

Épilogue




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

   Les semaines et les mois passaient, débordant de cette présence multiple et permanente, mais après les deux premières années nous commencions à ressentir l’effet de nos conditions matérielles précaires, essentiellement celles de notre logement sans commodité. Ma femme en supportait plus encore la lourdeur, menant de front les activités du Club de jeunes, l’accueil des équipes et des visiteurs qui se succédaient chez nous, l’entretien quotidien de la famille : notre fille avait à peine trois ans ! L’épuisement était proche…
   Nous prenions conscience d’atteindre un seuil et l’heure d’une décision importante : pour poursuivre l’action entreprise, il fallait trouver sans retard un logement plus vaste et plus confortable, ce qui relevait à l’époque de l’irréel à Clermont, ou bien déclarer forfait et abandonner une expérience en plein essor et chargée de promesses, ce qui aurait été une déception profonde pour nous, certes, mais surtout pour tous ceux pour qui cet espoir sans lendemain aurait laissé des traces regrettables.

   Les responsables de l’Église du Bas-Languedoc qui, au début de l’expérience, n’avaient pas brillé de perspicacité, redoutant maintenant une plus grave déconvenue se montrèrent disposés à nous rendre notre liberté, quand la chance nous sourit… Pardon, « quand le Seigneur répondit à notre attente » !
   À l’automne 1952, à quelques deux-cents mètres de là, au six de la rue Frégère, un appartement se libéra au rez-de-chaussée d’une ancienne demeure bourgeoise. Nous allions pouvoir disposer de deux longues pièces spacieuses et claires de quinze mètres carrés environ chacune, ouvrant sur une vaste terrasse ombragée, qu’un imposant acacia embaumait à la floraison du printemps. Même si la petite cuisine donnant sur la rue sans soleil était encore bien sombre, les commodités nouvelles qui nous étaient offertes nous laissaient entrevoir une vie de palais.

   La menace d’abandon était écartée, ce qui avait été entrepris allait se poursuivre encore trois années.



1992




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tc410800 : 15/07/2019