ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Pierre Curie


Le roman inachevé d’un utopiste





Clermont-l’Hérault (1950 – 1955) :
parole d’utopie


Sommaire

Prologue

Introduction

Clermont-l’Hérault
La nomination
Accueil
Clermont-l’Hérault
À pied d’œuvre
Les jeunes
Communauté active
Ouvrir la communauté
Une porte s’ouvre
Difficultés
Un pasteur communiste ?
Point d’orgue
Parole d’utopie
- À hauteur d’homme
- Témoins de cet homme
- Message à tout homme
Fin de partie

Saint-Quentin

Bruay-en-Artois

Tourcoing

La crise

Épilogue




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

Un seigneur à hauteur d’homme


   « Au commencement était la parole… la parole a été faite chair », ainsi s’est exprimé le quatrième évangile, attribué à Jean. La parole produit l’acte, et les événements suscités deviennent autant de signes lisibles de la parole annoncée. Est-ce utopie ou vérité ? Ou alors, la vérité est-elle utopique puisque l’ordinaire, voire la norme, s’affiche tous les jours dans la distance ou l’opposition entre le dire et le faire, génératrices de discordance, d’incohérence ou d’absurdité, de dissimulation ou de duplicité, d’artifice ou de mensonge, en un mot d’aliénation de l’homme qui n’est pas ce qu’il montre de lui-même, personnage aux multiples facettes contradictoires.
   Alors, au terme de cette étape clermontaise, quelle lecture faire de ces signes dressés ? Le mieux ne serait-il pas de s’en référer au langage tenu au cours de ces cinq années, laissant chacun juger de l’ampleur de l’écart entre le discours annoncé et l’action entreprise ?

   D’abord un enfant, signe que le vieux monde est fini et qu’un aujourd’hui nouveau s’annonce : le temps de la foi, renoncement à la puissance et aujourd’hui de miséricorde, c’est-à-dire capacité pour l’homme de transcender son découragement, son inquiétude, son manque d’audace. Beaucoup plus tard, à Béthanie, à quelques lieues de Jérusalem, cet homme manifeste sa « souveraineté » à l’image de David, le berger, désigné roi en secret alors que le pouvoir est toujours exercé par Saül par l’ambition, la puissance, la corruption et l’idolâtrie : parabole de l’autorité de Jésus de Nazareth, force agissante de l’amour, puissance secrète au sein d’un monde de puissance et de corruption effrontément visible. À Béthanie, il accepte l’offrande de Marie, don gratuit d’un geste déroutant pour la raison, la sagesse ou l’intérêt.
   Mais le grain doit mourir… La vie ne devient possible qu’au travers de la mort, la communion de l’amour n’est ni une religion, ni une morale, ni un héroïsme, mais un acte gratuit. Jésus fait face à Pilate : la vérité surgit au moment où l’homme renonce à sa vérité, l’unique « gloire » est la puissance de l’amour au niveau personnel, social ou politique, elle réconcilie les hommes.
   L’homme de Nazareth est vivant, c’est à dire que cette puissance de l’amour a été plus forte que la mort. Pour que le monde change dans la famille, l’éducation, la politique, un nouveau rapport doit s’établir de moi à l’autre : mourir à l’autre afin que des signes de vie transforment cette relation.

   À travers les images d’élévation, il est affirmé et confirmé que la souveraineté sur le monde n’est plus l’apanage de la loi de la jungle, de la domination bâtie sur la violence et le mensonge, mais appartient à l’homme nouveau. Désormais et définitivement, Dieu a lié son destin éternel à l’homme de la victoire sur les puissances du mal et de la mort, à l’homme de la résurrection, de la terre nouvelle. Pas de triomphalisme, ni de mysticisme : notre temps est celui de la « patience », qui n’est pas renoncement mais témoignage et combat. Paradoxalement, le récit de l’ascension détourne nos regards du ciel pour les diriger vers la terre où Jésus-Christ veut, au travers des hommes, de leur amour et de leur service, dresser des signes de ce monde nouveau.



1992




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tc411210 : 15/07/2019