Sommaire
Prologue
La méthode
Le bâtard
De Nazareth au Jourdain
La crise spirituelle
La pratique du baptême
Recherche sur le discours
Le corpus du discours
Analyse du discours
Genèse du discours
- Introduction
- La purification
- La crise
- Les références bibliques
- La vision d’Osée
. Introduction
. Points thématiques
- Les fils d’Israël
- Dieu
- Le péché
- La conversion
. Osée et Jésus
. Correspondances
- Le message d’Ézéchiel
- Le Dieu de Jésus
- La personnalité de Jésus
- Le discours
- Résumé
Jésus, le nouvel Élie
Procès d’excommunication
Le délire et le désert
Des événements au texte
. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .
|
Les points thématiques de la rencontre :
la conversion du peuple
Dans cette approche du texte, le problème de la « purification » se posait d’une façon tout à fait nouvelle, bien qu’archaïque en apparence. Les enfants n’étaient purifiés que par leur retour au père, mais ce retour impliquait le rejet de la mère, venant s’inscrire par là dans le jugement de Dieu contre la nation. La purification supposait donc l’amour et la justice de Dieu, le pardon et le jugement.
L’attitude spirituelle qui exprimait cette rencontre des valeurs était la « repentance », se repentir ne voulant pas dire accomplir une action expiatoire permettant d’échapper au jugement, mais assumer ce jugement. La repentance se traduisait par une sorte de pèlerinage menant au désert pour une rencontre symbolique avec Dieu : il fallait revivre le désert en devenant soi-même désert, en se dépouillant de la royauté, du culte, du privilège de caste, de la tradition, de l’orgueil national des fils d’Abraham ; il fallait devenir bâtard.
C’est à ce désert intérieur que Dieu appelait ses enfants, pour qu’ils assument en eux-mêmes ce dépouillement, cet anéantissement, qu’il opérait sur leur mère. Les fils ne pouvaient aller vers Dieu, le père, qu’en tuant leur mère. Déportés, esclaves, ils revenaient non pas pour retrouver leur mère et rebâtir la maison, mais pour rencontrer un père sans mère. Enfants déportés, exilés, enfants sans mère, enfants bâtards, ils ne se rencontraient comme frères que dans la relation au père.
Il s’agissait ainsi d’une purification par le jugement de Dieu, une purification par le feu. La repentance devenait un acte intérieur de l’esprit, un pur mouvement du cœur : sans culture ni tradition, ni génération selon la chair, elle ne pouvait plus se traduire par une forme cultuelle de remplacement. Elle se confondait avec la « Hesed », la reconnaissance d’une filiation qui n’était pas due mais donnée : piété, foi, dont le moteur n’est pas un droit de naissance mais la grâce, n’est pas même la puissance du père mais la paternité. L’amour venait ainsi se confondre avec la justice, la liberté de l’homme avec la nécessité de Dieu.
La repentance est donc une conversion où l’homme naît à nouveau, parce que Dieu se donne à lui comme père, une rencontre avec lui-même dans la rencontre de Dieu, une nouvelle naissance par laquelle l’homme ne naît plus de la nature mais de Dieu, non plus selon la chair mais selon l’esprit, non plus de la mère mais du père.
|