ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


                              Auteurs Méthode Textes
  Plan Nouveautés Index Liens Aide





Ennio Floris



La  rupture  cartésienne  et  la  naissance
d’une  philosophie  de  la  culture
dans  les  œuvres  juvéniles  de  J.-B.  Vico





Regard rétrospectif :
Démarche pour une pensée créatrice






3- La jeunesse
et les temps nouveaux



Magnum Dictionarium, de P. Danet, 1691





Profil biographique de Jean-Baptiste Vico


INTRODUCTION


LES DISCOURS

Vico orateur

La connaissance de soi et la divinité de l’homme

Conscience éthique et conscience historique

La morale des intellectuels

La politique du pouvoir et la politique de l’autorité

Le droit de la guerre et la sagesse du Droit

La corruption de la nature et la méthode des études

La rhétorique des Discours et le projet philosophique de J.-B. Vico



DE NOSTRI TEMPORIS STUDIORUM RATIONE

Vue d’ensemble

La controverse des Anciens et des Modernes et la conscience historique

La nouvelle science

La controverse des langues

Langue et méthode

Le vraisemblable et le sens commun

Le « cogito » cartésien et l’interrogation vichienne du doute

Logique analytique et logique synthétique

Métaphysique et mathématiques


DÉMARCHE POUR UNE PENSÉE CRÉATRICE
L’échec de l’humanisme et la
  rupture cartésienne
La démarche rhétorique et
  méthodologique
La jeunesse et les temps
  nouveaux

Une culture de l’imagination
Vers une philosophie de la
  création


BIBLIOGRAPHIE


ette compréhension du sujet pensant par le dépas­sement de l’humanisme et du cartésianisme a voulu être aussi une réponse à la crise de civili­sation qui s’était manifestée au cours de la con­troverse des Anciens et des Modernes. Alors que les humanistes s’étaient situés par rapport aux An­ciens comme des frères cadets, le rapport fut inversé à partir du Maniérisme, car les modernes se reconnurent comme les véritables anciens. Les temps modernes ont ainsi été caractérisés par la prise de conscience que les hommes étaient par­venus à l’âge de leur maturité, tandis que leur enfance était représentée par les anciens. Des­cartes s’est inscrit dans cette conscience, en reconnaissant le seuil de la maturité dans l’ex­pé­rience de la pensée et dans une rupture vis à vis de l’enfance. On devenait adulte en refusant l’au­torité de ceux qui avaient précédé et en se dé­li­vrant des préjugés qui, par cette dépendance, avaient retenu dans l’enfance.

Vico a, lui aussi, compris les temps nouveaux en termes de maturité. Il a constaté cependant, dans l’emploi de la métaphore de la croissance, qu’on passait de l’enfance à l’âge adulte en négligeant de considérer la jeunesse. À l’égard du cartésia­nisme, il a surtout manifesté la crainte, devenue certitude par la suite, qu’en rejetant l’enfance on renie aussi la jeunesse. L’âge adulte de Descartes lui est apparu déjà marqué par la vieillesse, dans la mesure où il reniait l’imagination et la création, la poésie et les arts. Vico a envisagé son époque comme un âge de jeunesse. Jeunesse signifiait pour lui la domination de l’ingenium, qui faisait des hommes les créateurs d’une nouvelle culture et d’une nouvelle histoire.

Cette fonction médiatrice, exercée par les mathé­matiques au niveau épistémologique, était assu­mée au niveau de la civilisation par la jeunesse, devenue le véritable enjeu de l’évolution de l’his­toire. Sans la jeunesse, l’humanité resterait brisée dans son processus de croissance, tiraillée entre une enfance qui l’asservit aux préjugés des sens, et une maturité qui la dessèche dans une raison sans imagination. Les jeunes sont la personnifi­cation historique de l’ingenium, lieu humain où les enfants deviennent adultes, mais où les adultes puisent aussi dans les sources profondes d’un élan poétique.




Thèse soutenue le 22 juin 1974




Retour à l'accueil La démarche rhétorique et méthodologique Haut de page Une culture de l'imagination    Imprimer

t313030 : 05/10/2017