Profil biographique de Jean-Baptiste Vico
INTRODUCTION
LES DISCOURS
Vico orateur
La connaissance de soi et la divinité de l’homme
Conscience éthique et conscience historique
La morale des intellectuels
. Dignité et responsabilité
. Des écoles de philosophie à l’école de la philosophie
. La critique et la Bona fides envers les auteurs
. Le code moral des intellectuels
. La Topique du non-savoir
. Méthode rationnelle et méthode historique
. Descartes simulateur
La politique du pouvoir et la politique de l’autorité
Le droit de la guerre et la sagesse du Droit
La corruption de la nature et la méthode des études
La rhétorique des Discours et le projet philosophique de J.-B. Vico
DE NOSTRI TEMPORIS STUDIORUM RATIONE
Vue d’ensemble
La controverse des Anciens et des Modernes et la conscience historique
La nouvelle science
La controverse des langues
Langue et méthode
Le vraisemblable et le sens commun
Le « cogito » cartésien et l’interrogation vichienne du doute
Logique analytique et logique synthétique
Métaphysique et mathématiques
DÉMARCHE POUR UNE PENSÉE CRÉATRICE
BIBLIOGRAPHIE
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ous retrouvons notre jeune auteur méditant encore sur la « dignité » de l’homme. À la lumière du texte pichien, il cherche, lui aussi, à se représenter l’étonnement de toutes les créatures au moment où Dieu crée l’homme à son image. Or telle est sa dignité qu’elles ne peuvent pas ne pas le reconnaître comme leur chef, car il est seul à « exister par son propre vouloir, à devenir selon ses désirs, à agir comme il lui plaît » (2).
Cette liberté est cependant une épée à double tranchant : tandis qu’elle lui donne la possibilité de devenir maître de lui-même, elle est la cause de tous ses maux. Il suffit de regarder l’histoire pour découvrir qu’elle n’est qu’une accumulation d’erreurs, précisément par l’abus de la liberté. L’entreprise humaine est parsemée d’échecs. L’homme a parcouru la mer pour y périr naufragé ; il a forgé le fer pour se donner des blessures. Avant de goûter les plaisirs de chair, il a expérimenté la famine. Le souci d’enterrer les morts a précédé le souci de bien manger. Enfin, avant de parvenir à la découverte des causes de l’univers, il s’est toujours égaré.
Or l’étude des lettres n’échappe pas à la dépravation du libre-arbitre. Il n’est pas difficile, en effet, de trouver parmi les intellectuels des gens qui simulent une érudition qu’ils ne possèdent pas, ou bien qui, la possédant, l’exploitent pour leur vaine gloriole personnelle. À ses yeux, la corruption des intellectuels revêt une gravité plus importante que celle des autres catégories sociales, parce que les hommes n’existent que par la sagesse, à laquelle ils parviennent par l’étude des lettres. Quand celles-ci sont corrompues, les hommes sont dépourvus des moyens d’accomplir leur propre nature. Le rôle des intellectuels consiste ainsi à devenir des guides sur le chemin de la sagesse.
La thèse qu’il place en exergue de son discours trouve son sens dans le rôle éthique de la classe littéraire. Dans son intention, ce discours appelle les intellectuels à la conscience de leur propre responsabilité dans la formation des hommes, devoir qui précède toute appartenance politique, en raison de la societas universalis que Dieu a constituée pour son alliance, et qui les définit comme contractants de celle-ci. S’ils sont défaillants, ils portent atteinte à la loi éternelle.
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