Profil biographique de Jean-Baptiste Vico
INTRODUCTION
LES DISCOURS
Vico orateur
La connaissance de soi et la divinité de l’homme
Conscience éthique et conscience historique
La morale des intellectuels
. Dignité et responsabilité
. Des écoles de philosophie à l’école de la philosophie
. La critique et la Bona fides envers les auteurs
. Le code moral des intellectuels
. La Topique du non-savoir
. Méthode rationnelle et méthode historique
. Descartes simulateur
La politique du pouvoir et la politique de l’autorité
Le droit de la guerre et la sagesse du Droit
La corruption de la nature et la méthode des études
La rhétorique des Discours et le projet philosophique de J.-B. Vico
DE NOSTRI TEMPORIS STUDIORUM RATIONE
Vue d’ensemble
La controverse des Anciens et des Modernes et la conscience historique
La nouvelle science
La controverse des langues
Langue et méthode
Le vraisemblable et le sens commun
Le « cogito » cartésien et l’interrogation vichienne du doute
Logique analytique et logique synthétique
Métaphysique et mathématiques
DÉMARCHE POUR UNE PENSÉE CRÉATRICE
BIBLIOGRAPHIE
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e défi de Pic de la Mirandole avait été motivé par la corruption générale de la culture. Une situation de divorce entre la philosophie et les disciplines philologiques avait mis en danger l’idéal critico-philosophique de la première Renaissance. Pic de la Mirandole avait constaté que la philologie s’était coupée de toute recherche de contenu pour se perdre dans des subtilités de pure forme, et que la philosophie, privée de ses assises philologiques, s’était enclose dans des systèmes d’école. Maniérisme en littérature et idéologie universitaire en philosophie, pourrait-on dire. Il se livre donc à la défense de la philosophie contre la rhétorique dans sa lettre à Ermolao Barbaro, dont j’aurai l’occasion de parler plus loin. Dans le De hominis dignitate, qui implique un retour à la philosophie, il tend à une réforme de l’enseignement en même temps que des enseignants eux-mêmes.
Il appelle les hommes de lettres à prendre conscience de la dignité et de la responsabilité qui leur sont propres en tant que penseurs. Plus que les autres, et d’une manière directe, ils sont appelés à être des dieux à la recherche de la vérité, et non de l’argent. Saisi par l’idéal franciscain, il veut que la recherche de la vérité soit gratuite, afin qu’elle puisse s’exercer librement et être préservée de toute prostitution.
Quant à la philosophie, il veut qu’elle revienne à la condition de sa propre universalité en sortant des systèmes clos. Il dénonce le piège dans lequel les philosophes tombent lorsqu’ils recherchent la philosophie pour elle-même. En effet, la désirant unique et en-soi, ils la retrouvent en eux-mêmes ou dans la pensée de leur maître. Or la philosophie n’a pas d’existence séparée des hommes qui la pensent. Elle est historique, s’élaborant par la réflexion de chacun sans jamais être accomplie. Il convient donc de la poursuivre à travers l’étude de tous les philosophes. Personne ne l’épuise, chacun y apporte des aspects fondamentaux.
S’il est lui aussi philosophe, il doit participer à son évolution activement, devenant le point de jonction entre ce qu’elle est et ce qu’elle sera. Par contre il s’éloigne de la philosophie quand il s’enferme dans une « secte ». Mais, pour le comprendre, sont nécessaires l’étude comparative des systèmes, la critique et l’apport personnel. Dans les écoles, où les professeurs vendent leur savoir, la vierge Pallas, personnification de la philosophie, ne fait que se prostituer (3).
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