Profil biographique de Jean-Baptiste Vico
INTRODUCTION
LES DISCOURS
Vico orateur
La connaissance de soi et la divinité de l’homme
Conscience éthique et conscience historique
La morale des intellectuels
. Dignité et responsabilité
. Des écoles de philosophie à l’école de la philosophie
. La critique et la Bona fides envers les auteurs
. Le code moral des intellectuels
. La Topique du non-savoir
. Méthode rationnelle et méthode historique
. Descartes simulateur
La politique du pouvoir et la politique de l’autorité
Le droit de la guerre et la sagesse du Droit
La corruption de la nature et la méthode des études
La rhétorique des Discours et le projet philosophique de J.-B. Vico
DE NOSTRI TEMPORIS STUDIORUM RATIONE
Vue d’ensemble
La controverse des Anciens et des Modernes et la conscience historique
La nouvelle science
La controverse des langues
Langue et méthode
Le vraisemblable et le sens commun
Le « cogito » cartésien et l’interrogation vichienne du doute
Logique analytique et logique synthétique
Métaphysique et mathématiques
DÉMARCHE POUR UNE PENSÉE CRÉATRICE
BIBLIOGRAPHIE
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es articles semblent tous découler de l’impératif « savoir ne pas savoir », qui renvoie à Socrate et à Descartes. Pour le premier, la conscience de non savoir est utile négativement, parce qu’elle met l’homme en situation de pouvoir savoir ; elle est épistémologique dans la mesure où elle est ascétique. Pour le second, elle a un caractère méthodique, car le non savoir comporte la reconnaissance que l’opinion est un faux savoir, et elle implique aussi l’emploi, au moins implicite, du critère d’évidence propre au savoir (7). Pour Vico, il faut avoir conscience de non savoir, même lorsqu’on sait, parce que le savoir comprend aussi la connaissance de ses limites, qui le maintiennent comme non savoir. Ainsi, le non savoir a une fonction gnoséologique et critique.
Cette fonction est mise en relief par la proposition : « Sit apud te et cognoscendi et ignoscendi locus » (8). Le mot locus est pris ici au sens logico-rhétorique : de même qu’il y a des loci du connaître, il y a des loci du non-savoir. Bref, l’interrogation topique de l’ars inveniendi doit se référer aux possibilités positives et négatives de l’objet. Le vrai n’existe pas en soi, il est saisi dans un contexte de relativité, conditionné par la négation d’autres affirmations possibles, ou par sa négation en rapport à d’autres affirmations.
Une affirmation qui revêtirait un caractère dogmatique comporterait une simulation. Dans le dogmatisme, des énoncés sont soustraits à leur véritable sujet, qui est le « ego historique », pour être attribués au « je transcendantal » fictif, niant ainsi l’authenticité des autres sujets. Les préceptes normaux du code tendent à dénoncer cette usurpation ; en effet, l’individu ne peut affirmer le vrai que dans une situation de « communion » entre les sujets possibles d’écoute auxquels il s’adresse. La vérité de son énoncé ne se détermine qu’en relation à l’acceptation et à l’opposition de la part des autres. Ainsi le non savoir est la condition qui permet à celui qui pense de reconnaître les autres comme sujets de connaissance.
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