ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



La  rupture  cartésienne  et  la  naissance
d’une  philosophie  de  la  culture
dans  les  œuvres  juvéniles  de  J.-B.  Vico





Le  De  nostri  temporis  studiorum  ratione  (1708)



1-  Vue  d’ensemble  de  l’œuvre






11- De la parole à l’écrit



Profil biographique de Jean-Baptiste Vico


INTRODUCTION


LES DISCOURS

Vico orateur

La connaissance de soi et la divinité de l’homme

Conscience éthique et conscience historique

La morale des intellectuels

La politique du pouvoir et la politique de l’autorité

Le droit de la guerre et la sagesse du Droit

La corruption de la nature et la méthode des études

La rhétorique des Discours et le projet philosophique de J.-B. Vico



DE NOSTRI TEMPORIS STUDIORUM RATIONE

Vue d’ensemble
De la parole à l’écrit
L’argument
Motivations
La partition de l’œuvre
La finalité de l’œuvre
L’objectif de mon étude

La controverse des Anciens et des Modernes et la conscience historique

La nouvelle science

La controverse des langues

Langue et méthode

Le vraisemblable et le sens commun

Le « cogito » cartésien et l’interrogation vichienne du doute

Logique analytique et logique synthétique

Métaphysique et mathématiques


DÉMARCHE POUR UNE PENSÉE CRÉATRICE



BIBLIOGRAPHIE


Magnum Dictionarium, de P. Danet, 1691 e De ratione studiorum, à l’origine un discours d’ouverture, fut pronon­cé en 1706 (1). Par l’importance du sujet et des questions qu’il a susci­tées, Vico a senti très vite le besoin de le retoucher et de l’approfondir en le repensant dans le cadre d’une perspective plus vaste. Bien que visant un auditoire plus vaste que celui de l’amphithéâtre des facultés, les Discours demeu­raient conditionnés par les exigences de la cou­tume universitaire, et ils étaient motivés moins par la recherche de la vérité que par un souci de com­munication. Les remaniements que Vico y a ap­por­tés ne réussissent pas à en modifier le cursus rhétorique. Par contre, la surprise de ce dernier discours avait été plus profonde et efficace, car elle avait abouti à en faire un essai. Sa publication fut liée à ce changement de structure.

À cette occasion, Vico prit conscience d’être de­ve­nu un écrivain. Il avait voulu être orateur, pro­jetant sur les jeunes dont il avait épousé la cause le tourment de sa propre solitude d’auto­didacte. Il se considérait comme leur interlocuteur le plus vala­ble vis à vis des professeurs ainsi que des tenants de la culture. Ce rôle exigeait la mé­dia­tion de sa parole et de sa présence. Que ses discours aient été écrits par la suite ne modifiait pas leur style, qui restait marqué par la tournure propre au discours parlé.
   En réécrivant ce dernier discours, l’attention de Vico se détachait des situations d’existence pour se fixer sur les problèmes concernant la chose. Ainsi le « il est » propre à l’exposé se substituait à l’exhortatif « vous, jeunes » des discours. Il est vrai que, par endroits, l’adresse aux jeunes y ap­paraît encore, mais par force d’inertie d’une pen­sée parlée qui résiste à l’écriture.
   En général, les auditeurs s’effacent pour céder la place aux lecteurs. Avec les auditeurs, le locu­teur s’absente aussi, se cachant derrière l’écrit au­quel il confie la tâche du dire. Ainsi la solitude de Vico devenait plus intense au fur et à mesure qu’il adhérait à l’acte intérieur de sa pensée. Mais l’œu­vre restait ouverte au monde, comme acte concret et public de l’engagement de l’auteur pour les jeunes et pour la culture.
   Notons l’effort de Vico pour rendre sa prose plus fluide et plus ordonnée. Certes, inséré dans la culture baroque, il n’est jamais parvenu à la trans­parence de l’écriture cartésienne, mais la clarté n’y fait pas défaut et l’ordre y domine. Sans dou­te, ici et là, peut-on ressentir la présence de l’ins­ti­tuteur rhétoricien. Son style trahit toujours des élans oratoires, sans compromettre l’objecti­vité de la pensée. Les préoccupations rhétoriques se relâ­chent, l’argumentation supplante l’inter­ro­ga­tion. Écartant toute polémique, il résiste à la ten­tation de persuader pour ne chercher qu’à con­vaincre. Il sait aussi qu’en se situant derrière l’écrit, il s’ex­po­se au jugement du lecteur sans pou­voir y échap­per. Et il en a peur ! (2)




Thèse soutenue le 22 juin 1974




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t312110 : 09/08/2017