e manuscrit se présente uni, portant seulement en marge des pages une suite de sous-titres justifiant bien, comme l’a fait Nicolini, la division de l’essai en chapitres (9). De plus, l’introduction offre un schéma qui rend possible la compréhension logique de toutes les questions. Le thème étant l’étude parallèle de l’ancienne méthode et de la nouvelle, Vico le développe par rapport aux outils ou instruments, aux supports et à leur finalité.
Les instruments sont constitués par la méthode d’acquisition et d’enseignement des sciences. Selon lui, celle-ci doit coïncider avec le processus d’argumentation propre à chaque science. Quand on apprend une science, il convient de l’enseigner au moyen de l’approche qu’elle établit elle-même de son objet. Par le Discours de la méthode et les Principes, Descartes en avait acquis le mérite, mais aussi la responsabilité concernant la rupture culturelle. C’est pourquoi la géométrie lui apparaissait critique quand elle est régie par l’analyse, la physique si elle est déterminée par la géométrie analytique, la médecine l’est quand elle se fonde sur la chimie, l’anatomie sur l’observation, l’astronomie par l’emploi du télescope.
Les supports sont les techniques (arts), conçus en fonction du savoir, tels que les universités, l’imprimerie, etc. L’étude de la finalité ne fait pas l’objet d’un chapitre spécial, parce qu’elle est considérée comme la visée de chaque discipline (10). Cependant une lacune apparaît, puisque Vico a négligé de mentionner les instruments, les supports, ainsi que la finalité de la méthode ancienne, car quelle est enfin cette méthode ancienne ?
On la retrouve partout, sans qu’elle se présente jamais sous son véritable nom. Selon la dynamique du parallélisme, on découvre des relations oppositives qui constituent le schéma de base. Ainsi, à la Critique s’oppose la Topique ; en face de la veritas, finalité propre à la méthode moderne, on devine l’humanitas ; à la suprématie de l’analytique s’oppose la synthétique ; à l’ordre de la raison, l’invention ; à la déduction l’induction. Si nous tentons de tracer une ligne entre tous ces points qui s’opposent à la méthode moderne, nous ne faisons que dessiner le schéma de la méthode humaniste qui, s’inspirant de Cicéron et de la latinité, avait pris valeur de culture dans la première moitié du Quattrocento.