Profil biographique de Jean-Baptiste Vico
INTRODUCTION
LES DISCOURS
Vico orateur
La connaissance de soi et la divinité de l’homme
Conscience éthique et conscience historique
. Aliénation et responsabilité humaine
. Le conflit des passions et la liberté morale
. Liberté et grâce
. La loi naturelle et la loi éternelle
. Le décalogue de la loi naturelle
. Le salut par la sagesse
La morale des intellectuels
La politique du pouvoir et la politique de l’autorité
Le droit de la guerre et la sagesse du Droit
La corruption de la nature et la méthode des études
La rhétorique des Discours et le projet philosophique de J.-B. Vico
DE NOSTRI TEMPORIS STUDIORUM RATIONE
Vue d’ensemble
La controverse des Anciens et des Modernes et la conscience historique
La nouvelle science
La controverse des langues
Langue et méthode
Le vraisemblable et le sens commun
Le « cogito » cartésien et l’interrogation vichienne du doute
Logique analytique et logique synthétique
Métaphysique et mathématiques
DÉMARCHE POUR UNE PENSÉE CRÉATRICE
BIBLIOGRAPHIE
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e Décalogue repose sur le principe que le salut des hommes est confié à la sagesse, ce qui implique que Dieu est sauveur, parce que la sagesse est divine et que l’homme se sauve lui-même, puisque cette sagesse divine est aussi humaine. Apparemment, Vico semble très éloigné de la théologie paulinienne et de celle de la Réforme, pour qui la sagesse de Dieu s’oppose à la sagesse des hommes (24).
Il serait cependant erroné de céder à la tentation de ranger Vico parmi ces « païens » et ces « cicéroniens » contre lesquels s’était élevé Érasme. Cette étude montre que la recherche vichienne est très complexe. Sans doute, Vico avait-il alors à la mémoire le texte cicéronien, spécialement le cinquième livre des Tusculanes. Aussi sa définition de l’homme rejoint-elle celle des stoïciens, où la lutte morale est exprimée par la dialectique même entre sagesse et démence, où le bonheur de l’homme repose sur cette sagesse qui en représente aussi la perfection. Une grande affinité existe même entre les deux textes, au point que la pensée vichienne pourrait être résumée par des propositions tirées du dialogue cicéronien (25).
Il convient cependant de remarquer que les éléments cicéroniens sont détachés de leur contexte propre pour être inscrits dans un autre discours – celui de Vico – où d’autres références interviennent, principalement l’humanisme pichien et la théologie de la grâce. En conséquence, le sens en est modifié. En effet, la sagesse, au contact de la théologie, devient grâce. Dans la rencontre avec la culture de la Renaissance, elle cesse d’être l’aboutissement d’un itinéraire intérieur, réservé aux individus : elle devient loi fondatrice de la société. La philosophie n’est plus seulement ainsi une consolatio pour celui qui la possède (26), elle devient un décalogue qui l’oblige à sortir de lui-même pour se mettre au service des autres. L’homme doit devenir sage, non seulement pour lui-même mais pour l’unité de la création.
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