Profil biographique de Jean-Baptiste Vico
INTRODUCTION
LES DISCOURS
Vico orateur
La connaissance de soi et la divinité de l’homme
Conscience éthique et conscience historique
. Aliénation et responsabilité humaine
. Le conflit des passions et la liberté morale
. Liberté et grâce
. La loi naturelle et la loi éternelle
. Le décalogue de la loi naturelle
. Le salut par la sagesse
La morale des intellectuels
La politique du pouvoir et la politique de l’autorité
Le droit de la guerre et la sagesse du Droit
La corruption de la nature et la méthode des études
La rhétorique des Discours et le projet philosophique de J.-B. Vico
DE NOSTRI TEMPORIS STUDIORUM RATIONE
Vue d’ensemble
La controverse des Anciens et des Modernes et la conscience historique
La nouvelle science
La controverse des langues
Langue et méthode
Le vraisemblable et le sens commun
Le « cogito » cartésien et l’interrogation vichienne du doute
Logique analytique et logique synthétique
Métaphysique et mathématiques
DÉMARCHE POUR UNE PENSÉE CRÉATRICE
BIBLIOGRAPHIE
|
uisque l’alliance est créatrice du Droit, elle impose autant de préceptes qu’il y a de natures et puissances soumises à son gouvernement. Concernant l’homme, ses obligations se fondent sur dix commandements. Sans faire explicitement allusion au Décalogue biblique, celui-ci s’y réfère cependant par le nombre de ses préceptes, mais aussi parce qu’il serait écrit par le « doigt du Tout-puissant » (22).
Cette expression manifeste encore l’intention de Vico de se référer à la tradition patristique qui a toujours parlé de la loi naturelle en rapport à la loi mosaïque. La distinction entre ces deux lois sera le fruit de la théologie postérieure. Pour les Pères, en effet, loi mosaïque et loi naturelle sont toutes deux dictées et écrites par le même Dieu, l’une sur la pierre, l’autre dans le coeur des hommes. Cette thèse peut s’appuyer sur la théorie vichienne de la grâce. L’avènement de la loi naturelle constitue un événement de la révélation de Dieu. La proclamation de la loi mosaïque peut donc être considérée, au regard de Vico, comme un schéma permettant d’apercevoir celui de la loi naturelle.
Voici les dix commandements :
(1) Que l’homme soit constitué d’un corps mortel et d’une âme immortelle.
(2) Qu’il naisse pour deux choses : le vrai et l’honnête.
(3) Que l’entendement sache distinguer le vrai du faux.
(4) Que les sens ne prévalent jamais sur l’entendement.
(5) Que la raison sache prévenir, guider, dominer la vie.
(6) Que les passions soient au service de la raison.
(7) Que l’entendement ne juge pas par opinion, mais par la conscience de soi, et que la volonté ne s’attache pas au bien par instinct mais par raison.
(8) Que la célébrité soit recherchée par les bons arts et la volonté.
(9) Que le bonheur humain soit atteint par la vertu et la persévérance.
(10) Si quelqu’un, par fraude ou par luxe, par paresse ou par imprudence, devenait insensé jusqu’à désobéir, il serait condamné à la guerre contre lui-même, comme coupable de haute trahison.
D’où Vico a-t-il pu tirer les préceptes de ce décalogue ? Sans doute ne les a-t-il pas déduits d’un principe de la raison, mais les a-t-il trouvés dans le sens commun, c’est à dire dans cette sagesse inspiratrice des mœurs et de la connaissance collective des peuples. Il se référait déjà à l’imagination primitive et mythique des anciens poètes, dans laquelle il reconnaissait le premier discours des hommes, ainsi que la première parole de Dieu (23).
|