ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisChronique de Marie-MadeleineRoman |
Chapitre 11 - La Dédicace : |
Présentation Texte intégral : La rencontre d’amour Les disciples du Royaume Le banquet des noces Itinéraire d’un bâtard Le défi La fugue Sur le pont du bateau Chemins d’amour Dalmanutha Transfiguration et insurrection La Dédicace - La montée à Jérusalem - La purification du temple - Le règlement de comptes - La libération Correspondances Béthanie Gethsémani Le procès Golgotha L’enterrement Le jour de la Pâque Le tombeau vide Les semeurs ..................................... |
es disciples sont peu à peu arrivés à la maison. Fatigués, déçus, meurtris, ils tremblaient de peur, craignant d’être recherchés par la police. C’était vraiment un troupeau sans berger ! Judas était le seul à se montrer maître de lui. Bien que très affecté par l’échec de l’entreprise et la capture de Jésus, il n’en laissait rien paraître : il avait un plan, on aurait pu croire qu’il attendait cette occasion pour se mettre en valeur ! Il s’adressa aux disciples qui se lamentaient : Les paroles de Judas nous réconfortaient. Il s’en rendait compte, et cela lui donnait un tel ascendant sur nous qu’il se comportait comme un chef : Toute rougissante, je me sentais flattée. J’ai fixé Judas dans les yeux, car ma fierté me commandait de sauver Jésus pour lui-même, et non pas pour « la cause », et j’avais conscience que cette tâche me revenait. Sans être débordante de joie, je retrouvais l’espoir. J’étais sûre que Simon ferait tout pour libérer Jésus, non seulement pour moi, mais aussi pour lui. Je ne l’avais pas encore vu depuis mon arrivée à Jérusalem, aussi ai-je décidé de lui rendre visite. Je ne craignais pas d’être reconnue car, en tant que femme, personne ne pouvait me soupçonner d’intrigue politique. Simon me reçut avec joie. Il était, bien sûr, au courant de la tentative de purification du temple, et de l’arrestation de Jésus. L’évasion lui paraissait possible car Jésus n’avait pas été mis en prison, mais jeté au fond d’un puits asséché : vengeance des sadducéens accusés d’avoir transformé la maison de prière en une caverne de voleurs. Il serait donc plus facile de tromper la vigilance des gardiens et de permettre la fuite. Simon était prêt à accueillir Judas pour tout mettre au point. Il comptait aussi sur le silence des pharisiens, qui n’avaient pas approuvé la façon dont les sadducéens avaient traité Jésus : fidèles à la Loi, ils refusaient que quiconque soit condamné sans un procès en bonne et due forme, or la condamnation de Jésus tenait plus du règlement de comptes que de l’acte de justice. Je remerciais Simon de tout mon cœur, mais je souhaitais aussi savoir ce qu’il pensait de Jésus. « Sans doute le Maître a-t-il perdu beaucoup de son prestige, mais son engagement, sa souffrance, et même la peine qu’il subit le rendent très proche de Jérémie. Cette image ne peut s’effacer de la mémoire des gens, peut-être l’énigme de Jésus repose-t-elle dessus ». Avant de le quitter, je l’ai embrassé comme si j’étais sa fille. La souffrance ressemble à un fleuve, elle polit les sentiments les plus nobles et les plus sacrés. Ai-je trouvé en lui le père, comme en Jésus l’époux ?
Jésus fut libéré le lendemain. Il était si affaibli qu’il avait peine à parler. Il traversait une période où tout était remis en cause, même notre amour, qui n’était justifié que comme la parabole du mariage de Dieu avec le peuple, et donc désormais privé de signification. Jésus me l’a redit à plusieurs reprises, pour que je me sache libre, même si mon cœur lui restait lié.
Après trois jours, il avait repris des forces et s’apprêtait à reprendre la route. Il voulait se retirer dans les lieux de sa première expérience, de sa rencontre avec Jean-Baptiste, et il comptait aussi se rendre en Samarie, près de Sichar. Nous nous sommes mis à rire, puis il s’est éloigné rapidement à travers les oliviers... |
t321143 : 03/10/2020