ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Chronique  de  Marie-Madeleine



Roman





Chapitre 16 - Golgotha :

La mort



Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI





Présentation


Texte intégral :

La rencontre d’amour

Les disciples du Royaume

Le banquet des noces

Itinéraire d’un bâtard

Le défi

La fugue

Sur le pont du bateau

Chemins d’amour

Dalmanutha

Transfiguration et insurrection

La Dédicace

Correspondances

Béthanie

Gethsémani

Le procès

Golgotha
- Les noces par la mort
- Les deux processions
- La crucifixion
- La mort

L’enterrement

Le jour de la Pâque

Le tombeau vide

Les semeurs


n approchant de la croix, notre excitation était à son comble. Nous nous sentions plus heureux de consoler Jésus qu’affligés par les atroces souffrances qui le conduisaient à la mort. Et même, JJésus ne serait-il pas réconforté par notre désir de surprendre sur ses lèvres un sourire ? Paradoxe de l’amour !
« Jésus, nous voici près de toi ! Nous y resterons jusqu’à ton dernier soupir. Avec ce linge, j’épongerai ton sang. Cette eau et ce parfum rafraîchiront tes pieds. Mes mains effleureront doucement ta peau com­me jadis. Ta chair et la mienne demeureront unies.

   Je le fixais pour rencontrer son regard, mais ses yeux s’étaient dérobés, éteints. Paupières closes, je ten­tais de le rejoindre dans son errance et son délire. Où pouvait-il être ? À Jérusalem, à Béthanie, au puits d’Agar ? Moi aussi, je divaguais sur les lointains che­mins de mon existence, avide de le retrouver quelque part pour me sentir tout près de lui. Un murmure a filtré de ses lèvres : « Mère, mère ! » Où se trouvait-il maintenant ? Sa voix était si faible et fluette qu’elle m’entraînait vers son enfance, vers la solitude de la crèche. Mourant, il se trouvait de nouveau exposé comme à sa naissance. Né pour mourir ! Mais qui l’ex­hi­be ainsi ? C’est l’« autre mère », la nôtre à tous, celle qui préparait sa mort dès son premier jour !

   J’errais à travers ces pensées quand Jésus lança, cette fois d’une voix forte et accusatrice : « Mère, mè­re, mère ! » Des Juifs, qui se trouvaient à proxi­mité, s’écrièrent : « Il appelle sa mère, alors qu’elle ne s’est jamais souciée de lui ! Allons la chercher pour le consoler, sans doute est-elle encore serveuse dans quelque lupanar de la ville ! »

   J’ai voulu prendre Maria dans mes bras, mais elle s’est dégagée vivement : « Non, ma fille, il n’appelle pas Myriam, mais Israël, notre mère qui étanche sa soif par le sang de ses enfants ». Puis elle a dit à Jé­sus : « J’étais là, mon fils, quand Myriam t’a exposé, je suis toujours là à l’heure où notre mère te hisse sur la croix. Je suis Maria, la fille d’Israël qui t’engendre par le sang de ta mort.

Quand tu invoquas ta mère,
qui t’exposa dans la crèche,
j’étais là, ô mon fils,
pour que tu vives.
Or que tu appelles la mère
qui t’a exposé sur la croix,
je suis encore là, enfant,
pour que tu meures.

Que ton regard luise dans mes prunelles
en quittant tes yeux ;
que ton soupir retombe sur ma bouche
avant de retourner au souffle créateur.
Je te garderai dans mon âme,
moi qui ne t’ai pas porté dans ma chair :
je t’enfanterai à la mort,
moi qui ne t’ai pas engendré à la vie.
Oh ! Rachel, viens pleurer ton enfant
lorsqu’il sera dans mes bras,
car je n’aurai plus de larme dans les yeux.

   Une heure s’était déjà écoulée. Jésus paraissait apai­sé, mais sa respiration était hachée ; de sa bou­che grande ouverte, un râle annonçait sa mort pro­chaine. Alentour, ce n’était que désolation et silence. Les deux soldats qui montaient la garde s’étaient as­soupis, tandis que le centurion veillait, sous sa tente zébrée de bandes rouges. De temps à autre, des cu­rieux passaient et relevaient la tête en s’exclamant : « Ah ! Il voulait détruire le temple et le rebâtir en trois jours... Maudit soit celui qui pend au bois ! » Des pharisiens l’insultaient : « Souffle sur toi-même, toi qui as ressuscité les morts par ton haleine ! » Puis ils s’éloignaient en se dandinant.

   Nous effleurions ses pieds, seule partie du corps accessible. Par nos doigts, nous gardions le contact avec lui. J’étais folle au point d’imaginer jouer de la harpe, me laissant emporter par l’inspiration la plus secrète de mon cœur. Sa chair, qui se tendait, prenait l’éclat du métal ; le sang mêlé à la sueur donnait de la patine à sa peau ; la bouche ouverte laissait apparaî­tre sa langue desséchée. J’imagine que, dans son délire, il se souvenait du désert, des affres de la soif. Alors, ses mains pouvaient creuser le sable pour at­teindre la couche humide et se saisir de racines. Main­tenant, il ne goûtait que l’amertume de son pa­lais et l’aridité de ses lèvres. Délirante d’amour, je l’accompagnais dans son désert, caressant douce­ment sa peau. Sous le jeu de mes doigts, j’essayais de lui rappeler la fraîcheur des ondes du lac. Salomé, elle, imaginait lui chanter la brise du matin.

   Je vis alors ses yeux concentrer en un regard la lumière diffuse et se porter sur moi. En un bref ins­tant, je me suis vue en lui, et lui s’offrait à moi. Ses lèvres réussirent à former une parole : « J’ai soif ! » Ouvrant promptement mon sac, j’en sortis une gour­de qui contenait encore quelques gouttes d’eau. Cou­rant vers les soldats, je la leur tendis. L’un d’eux saisit sa lance, y fixa une éponge qu’il imbiba de l’eau du bidon, et l’approcha des lèvres de Jésus. L’eau ne put pénétrer dans la bouche, elle se répandit aux commissures comme des gouttes de rosée.

   Jésus retomba dans son délire et je l’y suivis : « Te rappelles-tu, Jésus, notre rencontre au puits d’Agar ? Tu venais du désert, épuisé après une longue mar­che, les pieds ensanglantés, la bouche enfié­vrée. " Jeune fille, m’as-tu dit, veux-tu me donner à boi­re ? " Ma cruche débordait d’eau fraîche puisée à la source. Je t’ai donné à boire, ai aspergé ton visage et ton cou ; les gouttes scintillaient sur ta manche et sur ta poitrine comme la rosée aux premiers rayons de soleil. Tu m’as regardée intensément, comme pour te retrouver dans mes yeux. Puis nous nous sommes penchés sur le puits pour contempler le jeu de nos images qui miroitaient à la surface de l’eau. Elles se sont confondues quand tu m’as embrassée. Que sont devenues nos images ainsi réunies ? Maintenant tu es ce puits où nos images sont dissimulées dans le secret de Dieu ! Je tremble, je m’anéantis dans l’angoisse, mais il m’est doux de me perdre en toi tandis que tu meurs ! »

   Émergeant de mon fantasme, je me suis surprise à caresser les pieds de Jésus, que je n’avais pas encore enduits de parfum. Salomé prit dans mon sac un fla­con de nard que nous répandîmes sur ses chevilles. Tout en frictionnant, nos mains se croisaient, maté­rialisant ainsi le cantique que nos voix étaient inca­pables d’exprimer. « Salomé, en ce moment même je deviens Lo-Ruchama ; la beauté a disparu de mon visage ; la lumière s’est retirée de mes yeux ; ma res­piration faiblit. Nous ne sommes plus qu’un parfum qui se répand au seuil de la mort. »

Je t’ai donné à boire, en puisant l’eau vive
le jour où tu t’épris du noir de mes yeux.
Te séduis-je encore pour que tu deman-
[des à boire   
Quand l’eau de ma source est devenue
[amère ?     

Soldats, humectez-lui les lèvres
arides de soif, brûlées par le soleil.
Il y a encore quelques gouttes
dans la burette que j’ai remplie
pour désaltérer sa bouche, laver ses
[plaies.         

Sens-tu, Jésus, la douceur des baisers
que j’ai laissés dans l’eau de mon cru-
[chon ?      
Les baisers de mes lèvres que j’ai donnés
[jadis 
dans la passion de mon cœur, le désir de
[mon âme ;   
Les baisers de nos marches, les baisers de

   La sixième heure allait à son terme. Le ciel, jus­qu’alors serein, commençait à s’assombrir, des nua­ges noirs montant de l’horizon. Au fur et à mesure qu’ils remplissaient le ciel, le soleil pâlissait. Jésus montrait en lui des signes de ce profond changement. Son corps devenait opaque ; il redoublait d’efforts sur ses jarrets liés au poteau, pour fixer son regard sur le ciel. Guettait-il maintenant un signe, alors qu’il s’était toujours refusé à le demander à Dieu ? Es­pé­rait-il le prodige céleste qu’il avait repoussé à ses heu­res les plus périlleuses ? Des éclairs zébraient l’horizon ; l’écho encore lointain du tonnerre faisait présager un courroux qui nous mettait en émoi. S’il n’espérait pas un signe du ciel, Jésus déchiffrait au moins les signes des temps. Comment imaginer qu’il n’ait pas eu à l’esprit la parabole de Dieu, quand celle-ci parvenait à son terme ? Cette irruption de la nuit au milieu du jour ne pouvait que lui en confirmer le sens à l’ap­proche de sa mort.

   Quant à moi, même préparée à cette mort, je n’en mesurais pas toute l’étendue. Je scrutais aussi le ciel intensément. Un frémissement m’a parcourue toute entière quand je l’ai vu totalement recouvert de nu­ées obscures, répandant sur toutes choses une lueur bla­farde, peuplée d’ombres. Soudain des ténèbres pro­fondes violèrent les bornes imposées par Dieu au jour. Les soldats eux-mêmes cherchaient un refuge, se serrant entre eux. Un lourd silence envahit l’espla­nade ; seul le perçait le grondement du tonnerre. Un âne se mit à braire, errant sans savoir où aller. D’instinct il déchiffrait, lui aussi, les signes des temps.

   Nous nous sommes blottis les uns contre les au­tres. Jeanne, qui s’était toujours tenue près de la mère et qui m’avait suivie partout, s’est levée et, les yeux tour­nés vers le ciel, s’est exclamée :

Je te reconnais, ô nuit,
toi qui m’avais recouverte de ton ombre
quand je vivais vouée aux plaisirs de la

   À la fin de sa complainte, debout, les yeux clos pour entrer en nous-mêmes, nous avons entouré Jean­ne de nos bras. La nuit envahissait mon esprit, en elle s’évanouissaient mes désirs, mes futiles souri­res. Ma vie entière se résumait en une journée, de l’aube au coucher du soleil, pour se perdre dans cette nuit sans fin, et mon « moi » quittait ma conscience, pour s’éloigner de mon existence et retrouver, par la mort, l’Être ! « Mon désir de toi, Jésus, est si exi­geant que tu ne pourras pas le supporter. Il ne sera as­souvi qu’en retournant aux origines. Je t’aimerai tou­jours de loin, tant que tu n’auras pas retrouvé les sources de ta vie ». Dans mon cœur, je guettais le signe : « Oui, il reviendra en fils de Dieu, en vrai roi, pour mettre la nuit en déroute ». Blottie dans notre groupe, je sentais le cœur de Salomé battre à l’u­nis­son du mien ; sur ma poitrine se répercutaient le mar­tèlement de ceux de Jean et de Jeanne, et la res­pi­ration affaiblie de la mère. Ainsi liée à eux, je deve­nais une seule chair : moi et toi, homme et fem­me, sœur et frère, enfant et mère, un enfouissement au cœur de l’existence, qui s’épanouit en une commu­nion du « sentir », du « vouloir », du « voir » ou du « parler ». J’attendais l’irruption de l’Être dans notre existence commune.

   De nouveaux éclairs répandirent sur l’esplanade et sur la ville des lueurs sinistres. Des toitures furent em­portées ; des crevasses s’ouvrirent dans le sol ; les poteaux ressemblaient à des épées gigantesques fen­dant l’espace, perçant les ombres en fuite. Fré­mis­sant sous cette tempête Jésus, une fois encore dressé sur ses jarrets, fouillait le ciel. Appelait-il une inter­ven­tion de Dieu pour le délivrer de sa croix ? Je sen­tais sur ses pieds sa tension extrême pour surmonter son épuisement. Dents serrées, il retenait sa respi­ra­tion, sa gorge se contractait : il attendait le signe. Les éclairs frappaient toujours la nuit.

   Alors, Jésus poussa un cri puissant et passionné : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandon­né ? » Je voulais me pénétrer intensément de ses pa­roles, mais il se tut. Soudain, la foudre fendit enco­re les airs. Dans un violent sursaut Jésus se cabra, com­me pour défier le ciel muet, puis sa tête s’inclina sur sa poitrine et son corps s’affaissa sans vie ! Je res­sen­tis dans mes mains le poids de son effondre­ment.


Je restais agrippée à la croix. Alors, Jean s’est écrié : « Le signe ! Le signe ! » La mère et Jeanne ont re­pris : « Oui, le signe qui vient du ciel ! » Il faisait tou­jours sombre. Salomé s’est exclamée à son tour : « Voici, le ciel et la terre protestent contre l’abandon de Dieu, ils déclarent que Dieu s’est refusé à inter­venir pour le délivrer ! » Puis, écartant les bras et ou­vrant son manteau comme une grande aile noire, elle a pris à témoin le tonnerre qui fracassait les airs : « Tonnerre, emporte l’écho du cri de Jésus, fais-le retentir sur les montagnes, dans les campagnes, à tra­vers villes et villages de la terre, pour que les héritiers du Royaume sachent que le Seigneur l’a abandonné. Vous tous, pauvres, sourds, muets, boiteux, paralyti­ques, voyez, écoutez et venez jusqu’au Golgotha pour clamer avec moi votre révolte !

L’ayant jadis abandonné, Seigneur,
En l’exposant tout petit dans la crèche,
Tu as permis que comme un malfaiteur
Soit jeté au désert pour qu’il l’assèche.

Tu l’abandonnes quand il devient meneur
Pour expulser du temple les chevêches,
Ou quand Judas, disciple traditeur,
Par un baiser sa mission empêche.

étais-Tu lors de la Dédicace,
Ou de l’épreuve du signe du ciel,
De sa condamnation en contumace ?

Or il est mort, pendu sur une croix,
Comme un homme maudit, un criminel,
Et Tu te tais, n’élèves pas la voix !

   Tandis que Salomé se lamentait sur l’abandon de Jé­sus, j’évoquais ces événements comme autant de moments où j’avais moi-même été délaissée par Dieu. Tout ce que Jésus venait d’éprouver trouvait un écho dans ma propre vie : si Dieu n’avait pas permis que je sois crucifiée dans mon corps, son rejet ne m’offrait d’autre perspective que la souf­france et la solitude. Jamais ma peau ne serait lavée du sang qui avait coulé du corps de mon bien-aimé. Comme lui, j’étais dépouillée de ma personnalité et de ma dignité. Aux yeux de tous, je n’étais qu’une prostituée, la séductrice qui avait corrompu le pro­phète de Nazareth. Dieu m’avait ôté le voile des filles d’Israël, la couronne d’épouse, il me priverait aussi de la bague dont hérite la veuve. Je ne me nommais plus Maria, l’aimée, mais Marah, l’amère. Je n’étais plus Ruchama, mais Lo-Ruchama, privée de grâce et de miséricorde.

   Je me surprenais à adresser à Dieu la prière que Jésus nous avait enseignée : « Notre Père, qui es aux cieux... » Mais tout était si désolé autour de moi, mon cœur éprouvait une angoisse si profonde, que j’en vins à me persuader que Dieu n’était pas plus aux cieux que sur terre. J’étais seule désormais, sans beauté sur mon visage ni éclat sur mes yeux : une peau couverte de poussière et tachée de sang, un être sans âme sur une terre sans Dieu, une fleur dont la couleur, les formes, le parfum, les ombres elles-mêmes, se perdent dans l’amalgame de la nuit.

   La lumière du jour éclairait de nouveau le Gol­gotha et la campagne environnante. Jean, qui nous avait en­traînées à l’écart de la croix, nous confia : « Mes sœurs, je connais comme vous l’amertume et la dé­so­lation ; par contre, je suis convaincu que Dieu a donné le signe du ciel. En t’écoutant, Salomé, les pa­roles d’Osée me revenaient à l’esprit : " Je déchire­rai, puis je m’en irai. J’emporterai, et nul ne m’ô­te­ra ma proie. Je m’en irai et je reviendrai dans ma demeure... " La foudre a éclaté et le tonnerre a re­ten­ti, parce que Dieu a quitté Israël, comme Il était ve­nu. Il a emporté avec lui l’éphod, la couronne du roi, et Il a déchiré le voile du temple. Auparavant, il a privé la fille d’Israël de sa bague d’épouse, de sa cou­ronne et de son voile. Il l’a dépouillée comme une prostituée. Il a brisé le sceau du peuple élu. Désor­mais, en Palestine, il n’y a plus de fils d’Israël, il ne reste que des Juifs. Jésus est le signe du retour de Dieu à sa première demeure ; il a été l’ultime ten­ta­tive de Dieu pour instaurer l’alliance nouvelle de l’a­mour ; il est devenu la parabole du peuple aban­don­né. La lumière de ses yeux s’est éteinte et la parole de sa bouche s’est tarie. Il n’a plus ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’a plus rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souf­france, il est celui dont on détourne le visage. L’eau purificatrice est tarie dans les sources du temple ; le sang ne jaillit plus du corps des victimes pour le sacrifice. La vie qui s’est retirée du corps du crucifié est l’ultime pu­rification. »


Les soldats s’approchèrent nonchalamment de la croix. Ayant constaté que Jésus était mort, ils allaient se retirer quand l’un d’eux, saisi d’un doute, empoi­gna sa lance et, d’un coup puissant, lui transperça le cœur. Un flot de sang jaillit de la profonde blessure, vif d’abord, puis clair et limpide. « Du sang ! » me suis-je exclamée, et Jean, aussi stupéfait que moi, a ajouté : « Et de l’eau ! » Les soldats s’éloignèrent, in­souciants, tout était accompli !




Roman achevé en 2002




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t321664 : 23/10/2020