ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


De la naissance de Jésus-Christ
à la naissance de Jésus




L’évangile de Jean : le samaritain




Le Samaritain :
Au puits de Jacob, à Sychar



Sommaire
Avertissement

Introduction

La naissance chez Paul

L’évangile de Marc

Matthieu : naissance du roi des juifs

Luc : naissance du fils de Dieu

La naissance du héros

Jean : le samaritain
- Un texte de Jean
- Les deux pères
- Le Samaritain
  . En conflit avec les juifs
  . Jésus au puits de Jacob
    - Le voyage
    - Sychar et Jésus
    - La Samaritaine
    - L’eau vive
    - Le prophète
    - La question juive
  . La Samarie, patrie de
    Jésus

Marie

Joseph

Les noms de Jésus

L’évangile de Thomas

Témoignages des juifs

Jésus


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La question juive


   L’énigme n’est pas résolue pour autant, car elle ne se situe pas seulement au niveau de la vie personnelle de Jésus. En tant que prophète, sa vie personnelle, comme celle d’Osée, est le signe de celle du peuple. Plus précisément l’opposition entre l’origine juive et l’origine samaritaine de Jésus est le signe du schisme entre samaritains et juifs, et pose le problème de l’authenticité de l’héritage des enfants d’Abraham. C’est pourquoi la samaritaine pose au dernier prophète du nord la question qui divise les héritiers d’Abraham : où convient-il d’adorer Dieu, sur le mont Garizim, ou à Jérusalem ? Jésus lui répond : « L’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Mais (vous adorez ce que vous ne connaissez pas, nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des juifs) l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jn 4:21-23).
   J’ai mis entre parenthèses le verset 22, qui constitue une interpolation évidente, insérée sans doute pour que les paroles choquantes de Jésus ne donnent pas à la foi des samaritains la même valeur qu’à celle des juifs. L’expression « le salut vient des juifs » trahit d’ailleurs l’origine de cette phrase : elle vient d’une Église qui situe Jésus dans la descendance authentique du judaïsme. En conservant cette phrase, la réponse de Jésus serait à la fois coupée de son contexte et détournée de son sens, de plus elle perdrait toute sa force. Si Jésus n’avait pas soutenu que le culte du mont Garizim était authentique, il ne l’aurait pas mis sur le même pied que le culte de Jérusalem. Au moment de l’adoration selon l’esprit, les deux cultes disparaissent pour céder la place à un culte sans temple. Le dernier prophète résout le problème de l’histoire du judaïsme par la révélation qu’il est le fils de Dieu : le temps historique cède la place au temps messianique.

   On remarquera que le sens allégorique du récit – la personne christique de Jésus – s’appuie sur un schéma littéral correspondant à la condition d’existence de Jésus. Le Jésus qui donne de l’eau vive, le Christ, est le même qui, n’ayant pas de quoi puiser de l’eau, demande à boire à la mère, Israël. La personnalité christique de Jésus est supportée par la personne de l’homme bâtard et étranger, juif pour les samaritains et samaritain pour les juifs. Dans ce symbolisme, Jésus est le Christ dans la mesure où il accomplit dans son existence le signe messianique qu’Osée avait donné dans le fils bâtard de sa femme prostituée et adultère.



2011




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t763260 : 21/12/2017