Sommaire
Prologue
Introduction
Clermont-l’Hérault
Saint-Quentin
Bruay-en-Artois
Tourcoing
- Introduction
- Le protestantisme à Tourcoing
- Communauté vivante
- Sensibilisations
- Parole d’utopie
. Introduction
. Création et alliance
. Mort de la religion
- Quel temple ?
- Le Christ athée
. Résurrection
. Reniement et foi
. L’alternative
. De la solitude à la communion
. À l’œuvre dans le monde
- L’impasse
- Recherche de structures nouvelles
- Expériences nouvelles
- Vers la crise
La crise
Épilogue
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Mort de la religion : le Christ athée
Récit d’un homme crucifié, dans un abandon total par les hommes et par Dieu, et qui brave l’anéantissement que tout homme doit un jour affronter. Jésus de Nazareth avoue que Dieu l’a abandonné, comme si Dieu n’existait pas. Homme livré sans aucun secours à la mort.
« Descends de ta croix, et on croira à ta puissance » ! Mais il ne bouge pas parce qu’il ne le peut pas, parce qu’il est homme comme tous les hommes. Sans doute aurait-il pu, au moins, crier grâce, demander qu’on le descende, mais il ne l’a pas voulu parce qu’il refusait de sauver sa vie. Abandonné de Dieu vers lequel il crie, et des hommes qui ont voulu le faire taire, de lui-même renonçant à demander grâce, tel est Jésus de Nazareth à cette heure ultime ! Que reste-t-il de lui-même, sinon un souvenir ?
L’athée n’est pas celui qui, regardant l’événement de l’extérieur, déclare qu’il n’y a pas de Dieu ; il est celui qui sur la croix meurt abandonné, l’homme sans Dieu qui, absent, lui fait défaut. L’athée est celui qui, tel Job ou Jésus de Nazareth… tout homme qui s’acharne dans le pourquoi de son angoisse et demeure sans réponse de Dieu. Cet « a-thée » là est l’homme vraiment « juste », alors que les « incroyants » sont, au contraire, les hommes religieux qui s’imaginent vivre dans une telle intimité avec Dieu qu’ils ne peuvent entrevoir la vérité de l’amour dans l’athéisme de l’homme abandonné refusant de sauver sa peau.
De Jésus de Nazareth, il ne reste rien qu’un homme qui expire en poussant un grand cri. Jésus de Nazareth n’existe plus, cependant il reste sa mort, rien d’autre que cette offrande, rien d’autre que l’amour, un grain tombé en terre…
Au-delà de cette mort, il reste l’homme pour les autres. Et cette vie-pour-les-autres ressuscite déjà en quelqu’un : l’officier romain qui lui faisait face. Ce païen a vu comment Jésus est mort ; en lui, le « monde » recevait la vie à la manière dont cet homme était mort, solitaire et athée.
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