ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Pierre Curie


Le roman inachevé d’un utopiste





Tourcoing (1960-1967) :
vers la crise


Sommaire

Prologue

Introduction

Clermont-l’Hérault

Saint-Quentin

Bruay-en-Artois

Tourcoing
- Introduction
- Le protestantisme à
  Tourcoing
- Communauté vivante
- Sensibilisations
- Parole d’utopie
- L’impasse
- Recherche de structures
   nouvelles
- Expériences nouvelles
- Vers la crise
  . Introduction
  . Synode de Charleville
  . Le rapport Keller
  . La Commission des
    structures
  . La dernière assemblée
  . Une lettre collective
  . Synode d’Hargicourt

La crise

Épilogue




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

Une lettre collective


   Un mois plus tard, le vingt-sept mars, nous apprenions qu’à l’initiative de notre ami Louis Perret le groupe de recherche biblique (1) avait rédigé une lettre collective qui avait été adressée à Paul Lew à l’intention du Conseil régional, dans laquelle il portait témoignage avec une sobre détermination et une particulière courtoisie sur l’action entreprise à Tourcoing, déclarant que cet effort persévérant, porteur d’espoir pour tous, serait vécu comme une blessure profonde s’il devait être anéanti.
   Ce ne devait, d’ailleurs, pas être leur unique intervention auprès des autorités de l’Église réformée, et ils furent d’autant plus déçus et scandalisés par le silence obstiné de celles-ci ! Paul Lew ne devait leur répondre, de manière évasive, que six mois plus tard (2).

   Voici la lettre :

   « Monsieur le président,
   Les signataires de cette lettre ont l’honneur de vous demander de bien vouloir être leur interprète auprès du Conseil régional de l’Église réformée de France pour lui transmettre les remerciements de quelques personnes habitant Tourcoing, dont certaines ne se connaissaient pas, il y a quelques années, et qui grâce à l’Église réformée de France sont devenues des amies. Ce petit groupe, dont les noms ne vous rappelleront aucun souvenir, ce petit groupe plein de vie et d’espoir, constitué, sous le signe d’un œcuménisme véritable, de toutes les forces spirituelles vivantes, doit bien en effet sa modeste existence à l’Église réformée de France, par l’effort constant et toujours renouvelé de Monsieur le pasteur Pierre Curie. Depuis sa venue dans notre ville, rien de ce qui a une valeur spirituelle ou humaine ne s’est fait sans la présence de l’Église réformée de France qui, malgré le petit nombre de ses fidèles, a pris la tête de toutes les actions et s’est fait ainsi connaître et apprécier comme une Église ouverte au monde. Bien des personnes, qui ne la connaissaient pas ou mal, ont été favorablement impressionnées par ces initiatives. Dans des réunions publiques, organisées sous le signe de l’œcuménisme ou en faveur de la paix, auxquelles participaient catholiques et non-croyants, l’Église réformée avait l’honneur de la présidence. Elle remplit bien ainsi son rôle de « sel » et son influence va grandissant à Tourcoing.
   Notre petit groupe, réuni tout d’abord pour une étude biblique sans que la périodicité des assemblées soit nettement établie, depuis trois ans au moins s’est réuni toutes les trois semaines pendant neuf mois chaque année. Devant l’intérêt porté par les participants, amenés à la fois à enrichir leurs connaissances, à confronter leurs points de vue et aussi à essayer d’agir dans leur vie de tous les jours avec plus de tolérance, clé possible d’une universalité à laquelle tendent tous les hommes de bonne volonté, Monsieur le pasteur Curie nous mit en rapport avec le Centre de recherche protestant et son directeur, Monsieur le pasteur Floris (2).
   Tous les signataires affirment que, sous l’impulsion de cette équipe de l’Église réformée, constituée par Messieurs les pasteurs Floris et Curie, et grâce au dialogue avec d’autres protestants, un nouvel horizon s’est ouvert à eux. Cette liberté d’expression, cette largesse d’esprit puisées dans l’étude du nouveau testament, ont donné à chacun de nous la volonté d’essayer de connaître son prochain.
   Ce Centre de recherche protestant, qui est l’œuvre de l’Église réformée, nous le considérons comme étant également un peu de nous-mêmes et souhaitons qu’il puisse s’étendre à tous les hommes de bonne volonté. Nous serions atteints au plus profond de notre cœur si cette action commencée par votre Église devait disparaître ou ralentir ses activités.
   Nous nous permettons bien amicalement de souligner auprès de vous l’honneur qui rejaillit sur votre Église d’avoir lancé un tel mouvement. Très librement, nous nous ouvrons à vous, car si nous sommes prêts à prendre nos responsabilités pour essayer de poursuivre l’œuvre commencée, nous serions particulièrement heureux que ce mouvement, qui demande beaucoup de tolérance, qui fait appel à tous pour engager le dialogue et qui certainement exige l’amour de son prochain, soit affermi dans son premier essor par l’Église qui l’a fait naître.
   Chacun des signataires de cette lettre reste à votre disposition pour vous fournir tous renseignements que vous jugeriez utiles, et en vous renouvelant ses remerciements, vous prie de croire, Monsieur le président, en ses sentiments les meilleurs ».

______________

(1) Voir l’histoire du groupe de recherche biblique.   Retour au texte

(2) Voir la réponse de Paul Lew.   Retour au texte

(3) Voir une brêve biographie d’Ennio Floris par Jacques Lochard (1986), l’autobiographie d’Ennio Floris (2012), et son autobiografia (2005).      Retour au texte



1992




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tc438500 : 29/07/2019