Sommaire
Prologue
La méthode
Le bâtard
De Nazareth au Jourdain
La crise spirituelle
- Introduction
- Le conditionnement
- Le code généalogique
- Le complexe du bâtard
- La crise de Jésus
. Le presqu’esclave
. L’eunuque de Dieu
. Humiliation, purification
- Jésus chez le Baptiste
- La rupture
- Résumé
La pratique du baptême
Recherche sur le discours
Le corpus du discours
Analyse du discours
Genèse du discours
Jésus, le nouvel Élie
Procès d’excommunication
Le délire et le désert
Des événements au texte
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De l’humiliation à la purification
Comment Jésus a-t-il pu échapper à cette dialectique ? Le texte ci-dessus nous indique la voie : un processus de castration volontaire pour n’exister que dans l’instance de sa relation à Dieu. Les mythes de Jephté et d’Ion montrent qu’il y avait deux possibilités de sortie, l’une politique et l’autre religieuse, la première par la violence contre la société, la seconde par la recherche de Dieu.
C’est cette seconde voie que Jésus a choisie, mais avant de parvenir à la résolution complète de la crise par la sublimation, de la relation au père dans la relation à Dieu et de la relation à la mère dans celle avec le prochain, Jésus s’était engagé dans la voie de la sublimation d’une manière craintive, plutôt dans l’espérance que dans la certitude. Il décida de quitter le monde pour faire partie de la congrégation des disciples de Jean.
On peut supposer que Jésus avait compris qu’il ne pourrait échapper à sa condition de naissance qu’en vivant hors de cette société qui le conditionnait. Mais cette condition était pour lui une souillure qu’il devait assumer dans l’obéissance : dans la mesure où c’était Dieu qui la lui avait imposée, il ne pouvait espérer en être délivré que par Dieu lui-même. Il devait donc transformer son état d’humiliation et de souffrance en un chemin de purification vers Dieu.
La castration qu’il avait subie dans le ventre de sa mère et qu’il subissait aujourd’hui du fait des hommes fut transformée en castration volontaire pour le royaume de Dieu. Son caractère certes, violent, net et intransigeant, le portait à une révolte qui l’aurait assimilé à Jephté, mais la relation à Dieu fut plus forte et plus catégorique que son caractère et il choisit le chemin d’Ion, renonçant aux exigences politiques pour ne vivre que comme un homme de Dieu.
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