[d’amour.
Tandis que les disciples applaudissaient, Jésus prit congé : « Continuez à vous réjouir et à vous rassasier de bonheur, mon épouse et moi nous nous retirons. À toi, Salomé, d’entrer en scène, toi qui possèdes l’esprit du chant et de la joie. »
Salomé libéra ses cheveux, se saisit du tambourin et dansa, s’écriant « Alléluia ! Alléluia ! ». Puis elle chanta, face à l’assemblée :
Fleur de lavande,
Que ta parole soit très douce et tendre
Comme à sa bouche la pulpe d’amande ;
Que tu puisses toujours bien comprendre
Ce que son cœur en son désir demande,
Fleur de lavande !
Elle s’adressait particulièrement à moi. Avertie du cœur féminin, elle exprimait sa tendresse à mon égard et, avec délicatesse, s’appliquait à démontrer mon amour à Jésus. Nous quittions la maison de Lévi quand elle a entonné une autre strophe, pour elle, cette fois :
Ô belle tubéreuse,
Tu m’as choisie comme fidèle épouse
En me voyant de toi très amoureuse.
Puisque je serai toujours heureuse
Pourrai-je devenir femme jalouse ?
Ô belle tubéreuse !
Au seuil de la porte, Salomé a chanté une dernière strophe, qui faisait allusion à ma place dans la parabole de l’amour de Dieu :
Fleur d’immortelle.
Femmes qui désirez être très belles
Suivez-moi sur le chemin de l’amour,
Qui vous amènera dans le séjour
Où vous vous trouverez toujours nouvel-
[les,
Fleur d’immortelle !
Un moment, j’ai encore entendu le battement du tambourin, puis la voix de Salomé s’est perdue dans l’écho lointain du souvenir.