ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Pierre Curie


Le roman inachevé d’un utopiste





Tourcoing (1960-1967) :
expériences nouvelles


Sommaire

Prologue

Introduction

Clermont-l’Hérault

Saint-Quentin

Bruay-en-Artois

Tourcoing
- Introduction
- Le protestantisme à
  Tourcoing
- Communauté vivante
- Sensibilisations
- Parole d’utopie
- L’impasse
- Recherche de structures
   nouvelles
- Expériences nouvelles
  . Tournant théologique
  . Tournant œcuménique
  . Le groupe œcuménique
  . Le groupe pour la paix
    - Introduction
    - La force de frappe
    - Premier colloque sur le
      Vietnam
    - Audience du maire
    - Caravane pour le
      Vietnam
    - Second colloque
    - Le Moyen-Orient
    - L’arme atomique
  . Le groupe de recherche
    biblique
- Vers la crise

La crise

Épilogue




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

Le groupe pour la paix :
la situation au Moyen-Orient


   Entre le cinq et le dix juin 1967, Israël attaqua les pays arabes : ce fut la guerre des Six jours. Les aérodromes égyptiens furent détruits, l’armée israélienne s’empara de Gaza, traversa le Sinaï et vint longer le canal de Suez. Elle s’empara de la parie arabe de Jérusalem et de la Transjordanie. Le cessez-le-feu, demandé par l’ONU, fut accepté par les belligérants. Mais, contre l’avis des grandes puissances, les Israéliens refusèrent de restituer les territoires arabes qu’ils venaient d’occuper. En janvier 1969, le général Dayan, le héros des Six jours, devait d’ailleurs déclarer que jamais Israël ne reviendrait aux frontières antérieures à la guerre des Six jours.
   Cette décision dramatique allait engager l’État d’Israël et les nations arabes (notamment les Palestiniens, opprimés et privés de territoire national) dans un engrenage de haines et de violences dont ils ne sont pas encore délivrés.

   Dès la fin de ces hostilités, le groupe pour la paix (1) comprit qu’il lui était impossible de demeurer insensible et muet en face de cette nouvelle menace pour la paix. Aussitôt, il transmit à la presse régionale un communiqué qui précisait son attitude. Si le temps lui en avait été laissé, il aurait certainement prolongé cette prise de position par un nouveau colloque sur les tensions au Moyen-Orient. Hélas ! Le pasteur de Tourcoing, qui se débattait maintenant dans sa lutte pour la survie de ces nouvelles expériences, allait quelques mois plus tard devoir déclarer forfait.
   Le quotidien Liberté fut le seul à publier le texte du groupe pour la paix. Était-ce parce que, déjà, l’opinion française dans son ensemble était favora­ble à Israël que les autres quotidiens, d’ordinaire prompts à répercuter les manifestations du groupe, furent saisis de mutisme et ne lui firent aucune place dans leurs colonnes ? Cependant le groupe pour la paix, dans ce texte, ne jetait l’anathème sur personne et souhaitait une coexistence pacifique entre les peuples israélien et arabe. Qu’on en juge !
   « Le cessez-le-feu ordonné par le Conseil de sécurité a heureusement mis un terme au conflit extrêmement meurtrier qui vient d’avoir lieu entre Israël et ses voisins arabes. Toutefois, et le groupe pour la paix de Tourcoing tient en l’occurrence à en exprimer sa conviction profonde, la guerre, ici comme au Vietnam et partout ailleurs, n’a rien réglé, ne règlera aucun des vrais problèmes ; au contraire, elle les aggrave. Il convient donc de rechercher, dans un climat hélas plus douloureux en raison des morts et des humiliations subies, les conditions d’une véritable coexistence entre les peuples israéliens et arabes.
   S’écartant ici des courants attachés à défendre étroitement le point de vue de l’une des parties en cause, le groupe pour la paix, au moment où tous les États et notamment la France peuvent et doivent aider à la recherche d’une solution durable, affirme :
   Que le racisme doit être combattu d’où qu’il vienne, qu’il s’attaque aux citoyens des communau­tés juives vivant dans les États arabes, ou aux arabes des territoires conquis par Israël. Le droit des uns et des autres à vivre et travailler sur un sol qui est le leur ne doit pas être mis en cause. Nous refusons qu’en France ou ailleurs, le souvenir douloureux des persécutions antisémites serve de prétexte au développement d’un racisme anti-arabe.
   Qu’une négociation d’ensemble doit s’engager sous l’égide de l’ONU. Seule, une telle négociation peut permettre à Israël d’obtenir que ses droits essentiels, et avant tout son droit à l’existence, soient reconnus par les États arabes. Cette négociation ne peut être abordée que dans un climat de détente où tout esprit de conquête territoriale sera écarté. Ne pas le reconnaître serait donner une prime à l’agression et provoquer inévitablement de nouveaux exodes de populations avec les mêmes conséquences graves qu’en 1948 et 1956. Au contraire, il importe que les réfugiés victimes des guerres précédentes soient reclassés et installés, avec leur accord, sur un sol qui leur soit définitive­ment acquis ; qu’un règlement général intervienne à leur sujet, et que l’aide économique indispensable leur soit accordée en vue de leur développement collectif ».

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(1) Voir la présentation du groupe pour la paix.   Retour au texte



1992




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tc437460 : 27/07/2019