Sommaire
Prologue
La méthode
Le bâtard
- Introduction
- Le fils de Marie
- Le fils de prostitution
- Marie, femme prostituée ?
- Les récits sur Marie
- L’enfant sauvé par Yahvé
. Le nom de Jésus
. Les attributs du nom
- Rejeté
- Exposé
- Inconnu
- Trouvé
- Accueilli
- Le samaritain
- L’homme sans père
- Le fils de David
- Le fils de Joseph
- Qui est ma mère ?
- La mère de Jésus
- Le père de Jésus
- Résumé
De Nazareth au Jourdain
La crise spirituelle
La pratique du baptême
Recherche sur le discours
Le corpus du discours
Analyse du discours
Genèse du discours
Jésus, le nouvel Élie
Procès d’excommunication
Le délire et le désert
Des événements au texte
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Le champ sémantique et référentiel du nom de Jésus :
accueilli
Ce terme, dans sa signification d’enfant « sauvé », ferme la série des connotations du nom de Jésus. Il s’oppose directement à « rejeté », exclu, autrement dit non-accueilli.
Chez Luc, il sous-tend la thématique du récit de la consécration de Jésus au Temple par Siméon et Anne.
Ce Siméon paraît ici personnifier le Siméon ancêtre de Marie par ascendance collatérale, qui avait vengé sa sœur Dina violée par Sichem (Gn 34). C’est l’oncle-ancêtre qui revient pour venger Marie de la violence qu’elle a subie dans sa grossesse, la purifier et l’insérer à nouveau parmi les filles d’Israël, dont son péché l’avait exclue. Avec elle, il insère son enfant dans sa propre généalogie parmi les fils d’Abraham.
Anne, par contre, est assimilée aux prophétesses qui, dans les mythes de héros, ont souvent été appelées à accueillir l’enfant exposé et à le confier au service du temple.
Au premier niveau du sens, Siméon est la personnification du peuple et du sacerdoce, Anne celle de la prophétie.
Le verbe « accueillir » apparaît d’une façon étonnante dans le prologue de Jean, en opposition avec son contradictoire : la Parole faite chair n’a pas été accueillie (ouk paralambano) par les siens, mais elle a été accueillie par tous ceux qui sont nés de Dieu (les bâtards ?) (Jn 1:11-12). Le sens de cette opposition est profond, il se relie au chapitre 8 du même évangile, auquel j’ai déjà fait allusion. Les siens ne l’ont pas reçu car, constatant qu’il n’avait pas de père, ils l’ont exclu, or ce sont des hommes nés de la chair. Mais ceux qui sont nés de Dieu ont reconnu que Jésus était sans père charnel puisque, étant le fils de Dieu, il venait de Dieu.
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