Profil biographique de Jean-Baptiste Vico
INTRODUCTION
LES DISCOURS
Vico orateur
La connaissance de soi et la divinité de l'homme
Conscience éthique et conscience historique
La morale des intellectuels
La politique du pouvoir et la politique de l'autorité
. De l'éthique à la politique
. La classe dirigeante
. La Patrie, fondement de l'unité de la culture
. L'utile et l'honnête
. Hobbes, Machiavel et la politique du pouvoir
. Cognation et agnation : première rencontre de Vico avec Grotius
. Idéalisme et réalisme vichiens
Le droit de la guerre et la sagesse du Droit
La corruption de la nature et la méthode des études
La rhétorique des Discours et le projet philosophique de J.-B. Vico
DE NOSTRI TEMPORIS STUDIORUM RATIONE
Vue d'ensemble
La controverse des Anciens et des Modernes et la conscience historique
La nouvelle science
La controverse des langues
Langue et méthode
Le vraisemblable et le sens commun
Le « cogito » cartésien et l'interrogation vichienne du doute
Logique analytique et logique synthétique
Métaphysique et mathématiques
DÉMARCHE POUR UNE PENSÉE CRÉATRICE
BIBLIOGRAPHIE
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n se référant à Pic de la Mirandole, il serait impossible de ne pas reconnaître le caractère concret de la pensée de notre jeune orateur. Bien qu’attiré par la liberté de l’homme, définie par l’humaniste, il l’inscrit cependant dans la patrie qui lui confère une dimension historique, déjà virtuellement sociale et politique. Par contre, si on se réfère à Machiavel et à Hobbes, Vico peut apparaître encore trop humaniste pour parvenir à un but politique. Sa bonne politique semble abstraite, tandis que la politique perverse qu’il condamne présente tous les caractères d’une politique concrète et réaliste.
Cependant Vico ne pouvait certes pas ignorer le reproche de Machiavel contre toute bonne politique, lorsqu’il affirme que « bien des gens ont imaginé des républiques et des principautés telles qu’on n’en a jamais vues ni connues » (21). Sans doute le savait-il, et cependant il préféra l’honnête à l’utile, la vérité à l’apparaître. Il s’assura de ne pas être isolé dans cette démarche en retrouvant un maître qu’il choisit comme guide dans son combat contre les deux redoutables adversaires. Grotius l’a aidé non seulement dans la solution de problèmes juridiques et éthiques, mais surtout parce qu’il lui offrit un cadre général du droit universel, fondé sur l’union de la philologie et de la philosophie (22).
Son efficacité politique a été, sans doute, beaucoup plus importante que ce qu’on pourrait croire. Insistant, en effet, sur le principe que la politique ne doit pas être fondée sur la force, mais sur les capacités effectives et sur le service, il posait un acte de contestation contre l’idéologie dominante. De plus, si nous soutenons qu’il voulait former une classe dirigeante, afin que celle-ci devienne le sujet juridique et politique représentatif du peuple face au prince, il remettait indirectement en question le rôle du consilium, auquel Hobbes comme la pratique politique ne reconnaissaient qu’une fonction consulaire au service du pouvoir. Sa méthode – sans doute conservatrice – n’était cependant pas réactionnaire, car elle tendait à une réforme qui s’inscrivait dans une dynamique propre à l’histoire.
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