Profil biographique de Jean-Baptiste Vico
INTRODUCTION
. Vico par lui-même
. Vico dans l'histoire de la philosophie
. La rupture cartésienne
. Philosophie européenne et ouverture du Cogito
. L'inscription de Vico dans la culture européenne
. Objectif de ma recherche
. Méthode
LES DISCOURS
Vico orateur
La connaissance de soi et la divinité de l'homme
Conscience éthique et conscience historique
La morale des intellectuels
La politique du pouvoir et la politique de l'autorité
Le droit de la guerre et la sagesse du Droit
La corruption de la nature et la méthode des études
La rhétorique des Discours et le projet philosophique de J.-B. Vico
DE NOSTRI TEMPORIS STUDIORUM RATIONE
Vue d'ensemble
La controverse des Anciens et des Modernes et la conscience historique
La nouvelle science
La controverse des langues
Langue et méthode
Le vraisemblable et le sens commun
Le « cogito » cartésien et l'interrogation vichienne du doute
Logique analytique et logique synthétique
Métaphysique et mathématiques
DÉMARCHE POUR UNE PENSÉE CRÉATRICE
BIBLIOGRAPHIE
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uoique opposées dans une rivalité sans compromis, les philosophies européennes sont, cependant, prêtes à reconnaître leur origine dans le cogito cartésien. Aucun philosophe moderne, à ma connaissance, de Malebranche à Gentile et à Husserl, n’a renié cette dépendance. On peut affirmer que nous avons pris l’habitude de penser philosophiquement en nous confrontant aux Méditations cartésiennes, qui ont ouvert le chemin de l'expérience de la pensée.
La fascination qu’a toujours exercée et qu’exerce encore le cogito est sans limite. Il offre à la pensée la possibilité de percer les couches superposées de la culture pour revenir à elle-même : symbole d’une conscience de soi enfin retrouvée.
Cependant, quand les philosophes ont tenté d’approfondir le cogito, ils n’ont pu éviter l’ébranlement du système qui en était le support car, dans le cadre du système, le cogito et le sum apparaissaient soudés au point de ne plus rien laisser apparaître d’autre que leur unité. De plus, au lieu d’ouvrir les perspectives de la pensée, ils les refermaient comme une pierre de voûte dans l’équilibre statique du système.
Par contre, en se scindant, le cogito-sum a laissé apparaître des écarts, et les axes de la pensée se sont ouverts. Les nouvelles réflexions philosophiques ont précisément surgi de ces écarts et de ces ouvertures par l’éclatement du système, qui a fait aussi émerger les thèmes de la culture humaniste qui étaient présents mais refoulés.
On a pris alors conscience de la fonction synthétique que Descartes avait reléguée dans le domaine du vraisemblable, et l’on a mesuré les limites de la méthode qui, fixée sur l’intuition, avait renié le pouvoir créateur de la pensée. On a ainsi découvert les conséquences du rejet de la poésie par Descartes, et de son impossibilité de comprendre les jugements esthétiques et de valeur. Le rôle de l’histoire, du langage, de la rhétorique et de l’opinion sont réapparus. On a poursuivi la recherche d’une existence en deçà de la pensée. Le système s’est ainsi ouvert par l’écartèlement du esse et du cogito, permettant aux hommes de repenser l’univers.
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