ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



La  rupture  cartésienne  et  la  naissance
d’une  philosophie  de  la  culture
dans  les  œuvres  juvéniles  de  J.-B.  Vico





Introduction





2- Vico dans l’histoire
de la philosophie



Profil biographique de Jean-Baptiste Vico


INTRODUCTION
Vico par lui-même
Vico dans l'histoire de la
  philosophie

La rupture cartésienne
Philosophie européenne et
  ouverture du Cogito
L'inscription de Vico dans la
  culture européenne
Objectif de ma recherche
Méthode


LES DISCOURS

Vico orateur

La connaissance de soi et la divinité de l'homme

Conscience éthique et conscience historique

La morale des intellectuels

La politique du pouvoir et la politique de l'autorité

Le droit de la guerre et la sagesse du Droit

La corruption de la nature et la méthode des études

La rhétorique des Discours et le projet philosophique de J.-B. Vico


DE NOSTRI TEMPORIS STUDIORUM RATIONE

Vue d'ensemble

La controverse des Anciens et des Modernes et la conscience historique

La nouvelle science

La controverse des langues

Langue et méthode

Le vraisemblable et le sens commun

Le « cogito » cartésien et l'interrogation vichienne du doute

Logique analytique et logique synthétique

Métaphysique et mathématiques


DÉMARCHE POUR UNE PENSÉE CRÉATRICE



BIBLIOGRAPHIE


Magnum Dictionarium, de P. Danet, 1691 n peut se demander si l’ambition de ce projet est justifiée par son utilité. En effet, même en parvenant à dé­couvrir chez Vico un système de pensée original et cohérent, à quoi servirait-il ? Il interviendrait à un mo­ment où les jeux de la philosophie sont déjà faits ; il prétendrait être inscrit dans une histoire de la philosophie qui s’est faite sans lui. Par un regard sur les histoires de la philosophie, à l’exception des italiennes, il est remarquable que Vico en soit presque toujours omis. Il serait même impossible de lui faire une place en desserrant les mailles, tant les systèmes de philosophie s’entrelacent et se fer­ment sans tenir compte de l’existence de sa pen­sée.

Hazard, l’un des derniers à être saisi par Vico, a cherché à comprendre cette lacune par une cri­tique constructive. « Si l’Italie avait écouté Giam­battista Vico et si, comme au temps de la Re­naissance, elle avait servi de guide à l’Europe, notre destin intellectuel n’aurait-il pas été différent ? Nos ancêtres du XVIII° siècle n’au­raient pas cru que tout ce qui était clair était vrai, mais au contraire que la clarté est le vice de la raison humaine plutôt que sa vertu, parce qu’une idée claire est une idée finie. Ils n’au­raient pas cru que la raison était notre faculté première, mais au contraire l’imagination... Ils n’auraient pas cru qu’il fallait illuminer la terre en surface, mais au contraire que l’exploration des choses venait des profondeurs des temps. Ils n’auraient pas cru que nous nous dirigeons en ligne droite vers un avenir meilleur, mais au contraire que les nations étaient soumises à des vicissitudes qui les faisaient sortir de la barbarie pour aller vers la civilisation et la civilisation les mènerait à la barbarie... C’est plus tard seulement que cet appel sera entendu et recueilli. Pour le moment, il restait sans écho » (6).

J’ai rapporté cette page, moins pour trouver un appui confirmant l’importance de la pensée vi­chienne que pour souligner la perspective culturelle qu’elle ouvre. On y retrouve la conviction que Vico fait partie de l’histoire de la philosophie euro­péenne précisément par son absence. En effet, de l’avoir méconnu a contraint le cours de la philo­sophie à un détour qu’elle a dû abandonner pour suivre les perspectives de Vico. Ainsi, la philo­sophie de Vico est-elle devenue nécessaire à la compréhension historique des autres.
   Cependant des interrogations se posent au sujet de Vico et de l’histoire de la philosophie. Il est possible de se demander comment Vico a pu saisir les lignes de force de la philosophie européenne, alors que d'autres l’avaient conduite dans des détours. On doit aussi chercher les raisons de la double situation de l’histoire de la philosophie, qui a été pressentie par Vico et accomplie par les phi­lo­sophes qui lui ont succédé. Faire appel au génie de Vico ne constitue pas une réponse. En effet, qu’est le génie sinon puissance d’éclatement et de nouvelle synthèse d’une pensée historique ? Il faudrait découvrir les courants de pensée qui se heurtent et les impacts qui en ont permis une synthèse nouvelle. L’œuvre du génie resterait in­comprise si l’on ne cherchait pas à l’inscrire dans les conflits culturels.




Thèse soutenue le 22 juin 1974




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t310200 : 08/10/2018