ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Sur les bords du Jourdain

(Mc 1:1-13)




Le bâtard :

le samaritain



Sommaire
Prologue

La méthode

Le bâtard
- Introduction
- Le fils de Marie
- Le fils de prostitution
- Marie, femme prostituée ?
- Les récits sur Marie
- L’enfant sauvé par Yahvé
- Le samaritain
  . Conflit Jésus / juifs
  . Au puits de Jacob
    - Par la Samarie
    - Sychar et Jésus
    - Le puits, la samaritaine
    - L’eau vive
    - Le prophète
    - La question juive
    - La patrie de Jésus
- L’homme sans père
- Le fils de David
- Le fils de Joseph
- Qui est ma mère ?
- La mère de Jésus
- Le père de Jésus
- Résumé

De Nazareth au Jourdain
La crise spirituelle
La pratique du baptême
Recherche sur le discours
Le corpus du discours
Analyse du discours
Genèse du discours
Jésus, le nouvel Élie
Procès d’excommunication
Le délire et le désert
Des événements au texte



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Au puits de Jacob, à Sychar :
la question juive


   L’énigme n’est pas résolue pour autant, car elle ne se situe pas seulement au niveau de la vie individuelle de Jésus. En tant que prophète sa vie individuelle, comme celle d’Osée, est le signe de celle du peuple. Plus précisément, l’opposition entre l’origine juive et l’origine samaritaine de Jésus est le signe du schisme entre samaritains et juifs et pose le problème de l’authenticité de l’héritage des fils d’Abraham.
   C’est pourquoi la samaritaine pose au dernier prophète du nord la question qui divise les héritiers d’Abraham : où convient-il d’adorer Dieu, sur le mont Garizim, ou à Jérusalem ? Jésus lui répond : « L’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Mais (vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des juifs) l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jn 4:21-23).

   J’ai mis entre parenthèses la première partie du verset 22, qui constitue une interpolation évidente, insérée sans doute pour éviter que les paroles choquantes de Jésus ne donnent à la foi des samaritains la même valeur qu’à celle des juifs. L’expression « le salut vient des juifs » trahit, d’ailleurs, l’origine de cette phrase : elle vient d’une Église qui situe Jésus dans la descendance authentique du judaïsme. En conservant cette phrase, la réponse de Jésus serait à la fois coupée de son contenu et détournée de son sens, de plus elle perdrait de sa force. Si Jésus n’avait pas soutenu que le culte au mont Garizim était authentique, il ne l’aurait pas mis sur le même pied que le culte de Jérusalem.
   Au moment de l’adoration selon l’Esprit, les deux cultes disparaissent, pour céder la place à un culte sans temple. Le dernier prophète résout le problème de l’histoire du judaïsme par la révélation qu’il est le fils de Dieu : le temps historique cède la place au temps messianique.

   On remarquera que le sens allégorique du récit – la personne christique de Jésus – s’appuie sur le schéma littéral correspondant à la condition d’existence de Jésus. Le Jésus qui donne de l’eau vive, le Christ, est le même qui, n’ayant pas de quoi puiser de l’eau, demande à boire à sa mère, Israël. La personnalité christique de Jésus est supportée par la personne de l’homme bâtard et étranger, juif pour les samaritains et samaritain pour les juifs.
   Dans ce symbolisme, Jésus est Christ dans la mesure où il accomplit dans son existence le signe messianique qu’Osée avait donné dans le fils bâtard de sa femme prostituée et adultère.



1984




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u0206260 : 02/06/2018