ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Les poèmes d’amour
de  Dante  Alighieri




Aux fidèles d’Amour :

violence et douceur d’Amour




Rime LXII

  Com più vi fere Amor co’ suoi vincastri,
più li vi fate in ubidirlo presto,
ch’altro consiglio, ben lo vi protesto,
non vi si può dar : chi vuol, l’incastri.

  Poi, quando fie stagion, coi dolci
impiastri  
farà stornarvi ogni tormento agresto,
ché ’l mal d’Amor non è pesante il sesto
ver ch’è dolce lo ben. Dunque ormai lastri

  vostro cor lo cammin per seguitare
lo suo sommo poder, se v’ha sì punto
come dimostra ’l vostro buon trovare;

  e non vi disviate da lui punto,
ch’elli sol può tutt’allegrezza dare
e suoi serventi meritare a punto.


  Plus Amour blesse de sa forte houlette
Plus chercherez à vite l’obéir :
Autre conseil on ne peut offrir,
Je vous l’assure : qui veut, il s’y mette

  Et la saison par des cures doucettes

Fera détourner tout mauvais soupir.
Au mal d’Amour n’est pas lourd le souffrir
Car plus doux est le bien. Le cœur s’apprête

  À paver le chemin pour retrouver
Le grand Pouvoir vers lequel le cœur point,
Comme le montre votre doux trouver.

  Que personne ne s’éloigne de lui point
Car lui seul peut toute gaîté trouver
Et ses fidèles compenser à point.

Sommaire
Avertissement au lecteur
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Premiers vers

Introduction

Aux fidèles d’Amour
- Noble ou roturière ?
- Bons et faux-jours
- Fidélité, plaisir, désir
- Amour et désir
- Amour et Béatrice
- Le vaisseau des fidèles
   d'Amour
- Désagrégation du
   compagnonnât
- Après Lappo
- Amour et cœur gentil
- Amour, volonté du
   cœur
- Violence et douceur
- Plaisir de cour
- Vengeance d’Amour
- Vision d’Amour
- Douleur d’amour
- La douleur en amour
- Remèdes d’amour
- Amour et aventure
- Déclin du fin amor
- De passion en passion
- Intelligence d’amour
- Poésie d’amour
- Un sonnet comme
   expression d’amour
- Poésie et musique
- Poésie allégorique
- Impitoyable, dédai-
   gneuse et superbe

Les soixante belles de Florence

Béatrice, dame du secret d’Amour

La dame gentille

Béatrice refuse de saluer Dante

De l’amour à la louange

Lamentations sur la maladie de Béatrice

Mort et glorification

La dame gentille

La Pargoletta

Le refus de la dame gentille

La dame-pierre



. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

   Dante répond à un poète anonyme qui lui demande comment doit-il se comporter vis-à-vis de son seigneur Amour, qui s’impose avec une telle violence qu’on ne peut lui obéir sans souffrir.
   Dante exhorte à la fidélité et à la confiance : plus Amour est violent, plus il convient de lui obéir. Il sait par expérience personnelle et par l’aveu de son ami qu’en obéissant on tombe malade, de la maladie d’amour. Mais il porte à Amour une foi sans faille : la souffrance n’est pas trop lourde pour le malade d’amour, car sa récompense sera grande, le bien qu’il obtiendra d’Amour est plus doux que la souffrance n’a été amère. Cette attitude confirme que Dante raisonne avec ces mêmes principes d’amour qui le font vivre.

   Sur le plan formel, il faut rappeler les remarques de Contini, pour qui ce sonnet suppose une rencontre directe de Dante avec les troubadours, surtout avec Daniel Arnault, son maître. En effet ce sonnet s’assimile au troubar clu, par ses rimes difficiles et épineuses et sa sonorité âpre.


c 1977




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th01110 : 10/04/2020