ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


Auteurs Méthode Textes
Plan Nouveautés Index Liens Aide





Ennio Floris


Les poèmes d’amour
de  Dante  Alighieri




Aux fidèles d’Amour :

les remèdes d’amour




Rime XLVII
À Dante da Maiano

  Savere e cortesia, ingegno ed arte,
nobilitate, belleza e riccore,
fortezza e umiltate e largo core,
prodezza ed excellenza, giunte e sparte,

  este grazie e vertuti in onne parte
con lo placer di lor vincono Amore :
una più ch’altra ben ha più valore
inverso lui, ma ciascuna n’ha parte.

  Onde se vol, amico, che ti vaglia
vertute naturale od accidente,
con lealtà in piacer d’Amor l’adovra,

  e non a contastar sua graziosa ovra ;
ché nulla cosa gli è incontro possente,
volendo prender om con lui battaglia.


  Savoir et courtoisie, fantaisie, art,
Noblesse, vénusté, grande richesse,
Force et humilité, en cœur largesse,
Grandeur, prouesse, unies ou à part,

  Ces grâces et ces vertus de toute part
Vainquent Amour par leur réjouissance :
Une plus qu’autre bien a plus de valeur
Envers lui, chacune ayant sa part.

  Or si tu veux, ami, que pour toi vaille
La vertu naturelle ou accident,
Loyalement en plaisir d’Amour œuvre,

  Non pour combattre sa gracieuse œuvre :
Rien contre l’homme ne sera très puissant
S’il veut donner avec Amour bataille.

Sommaire
Avertissement au lecteur
Capoversi
Premiers vers

Introduction

Aux fidèles d’Amour
- Noble ou roturière ?
- Bons et faux-jours
- Fidélité, plaisir, désir
- Amour et désir
- Amour et Béatrice
- Le vaisseau des fidèles
   d'Amour
- Désagrégation du
   compagnonnât
- Après Lappo
- Amour et cœur gentil
- Amour, volonté du
   cœur
- Violence et douceur
- Plaisir de cour
- Vengeance d’Amour
- Vision d’Amour
- Douleur d’amour
- La douleur en amour
- Remèdes d’amour
- Amour et aventure
- Déclin du fin amor
- De passion en passion
- Intelligence d’amour
- Poésie d’amour
- Un sonnet comme
   expression d’amour
- Poésie et musique
- Poésie allégorique
- Impitoyable, dédai-
   gneuse et superbe

Les soixante belles de Florence

Béatrice, dame du secret d’Amour

La dame gentille

Béatrice refuse de saluer Dante

De l’amour à la louange

Lamentations sur la maladie de Béatrice

Mort et glorification

La dame gentille

La Pargoletta

Le refus de la dame gentille

La dame-pierre



. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

   De Maiano n’avait pas dit (voir) quel était, pour les autres, le mal en amour plus grand que celui de ne pas être aimé. Ayant constaté que Dante persiste dans son opinion, il le manifeste dans ce dernier sonnet (R.XLVI) : un mal pire que celui de n’être pas aimé est la maladie d’amour. Tous les amoureux la connaissent pour l’avoir subie, et Dante plus que les autres. De Maiano abandonne son style archaïque pour écrire dans un langage plus actuel et plus adhérant au sujet. Amour le fait tant aimer qu’il ne peut pas ne pas penser à tout moment à la personne aimée, et rien n’est capable de refreiner ce désir, ni le talent, ni l’art, ni la lecture : même Ovide ne l’a pas soulagé.
   Dante lui répond dans un sonnet déjà dans le style nouveau. Pour lui, il y a un remède, celui donné par la mise en fonction des vertus propres à l’amour : la noblesse, la force, l’humilité, la courtoisie, l’art… Il ne parle pas des vertus morales, car celles-ci obligent à renoncer à l’amour, mais des vertus éthiques, dont la source est l’Amour lui-même : elles apportent un remède à l’amour parce qu’elles ne condamnent pas l’œuvre d’Amour mais agissent en vue du plaisir d’amour.


c 1977




Retour à l'accueil La douleur en amour Haut de page Amour et aventure d'amour      écrire au webmestre

th01170 : 10/04/2020