ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Les poèmes d’amour
de  Dante  Alighieri




Aux fidèles d’Amour :

impitoyable, dédaigneuse et superbe




Attribution douteuse VIII

  Nulla mi parve mai più crudele cosa
di lei per cui servir la vita [smago]
ché ’l suo desio nel congelato lago
ed in foco d’amore il mio si posa.

  Di così spietata et disdegnosa
la gran belleza di veder m’appago :
e tanto son del mio tormento vago,
ch’altro piacere a li occhi miei non osa.

  Né quella ch’a veder lo sol si gira
e ’l non mutato amor mutata serba,

ebbe quant’io già mai fortuna acerba.

  Dunque, Giannin, quando questa superba
convegno amar fin che la vita spira,
alquanto per pietà con me sospira.

  Jamais n’ai vu aussi cruelle chose
Que celle que servir mon cœur se vante,
Car son désir dans un lac d’eau glaçante
Comme le mien en feu d’amour se pose.

  Impitoyable et en dédain enclose
Sa beauté de mirer je me contente
Et mon tourment si fortement me hante
Qu’aucun autre plaisir aux yeux n’ose.

  Ni celle qui le grand Soleil attire
Et, en changeant, le même amour conserve,
Eût comme moi fortune si acerbe.

  Alors, mon Jean, puisque la superbe
Je dois aimer jusqu’à ce que vie expire
De pitié avec moi un peu soupire.


Sommaire
Avertissement au lecteur
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Premiers vers

Introduction

Aux fidèles d’Amour
- Noble ou roturière ?
- Bons et faux-jours
- Fidélité, plaisir, désir
- Amour et désir
- Amour et Béatrice
- Le vaisseau des fidèles
   d'Amour
- Désagrégation du
   compagnonnât
- Après Lappo
- Amour et cœur gentil
- Amour, volonté du
   cœur
- Violence et douceur
- Plaisir de cour
- Vengeance d’Amour
- Vision d’Amour
- Douleur d’amour
- La douleur en amour
- Remèdes d’amour
- Amour et aventure
- Déclin du fin amor
- De passion en passion
- Intelligence d’amour
- Poésie d’amour
- Un sonnet comme
   expression d’amour
- Poésie et musique
- Poésie allégorique
- Impitoyable, dédai-
   gneuse et superbe


Les soixante belles de Florence

Béatrice, dame du secret d’Amour

La dame gentille

Béatrice refuse de saluer Dante

De l’amour à la louange

Lamentations sur la maladie de Béatrice

Mort et glorification

La dame gentille

La Pargoletta

Le refus de la dame gentille

La dame-pierre



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   Sonnet d’authenticité douteuse, mais très probable, adressé à Jean Quirini.
   Argument : l’attitude impitoyable, dédaigneuse et superbe d’une femme dont cependant le poète est envoûté, au point qu’il aime la souffrance qu’elle procure. Il s’assimile à Clytie, femme aimée par le Soleil mais rejetée parce que, par jalousie, elle a provoqué la mort de Leucothoé, mais il est plus malheureux qu’elle, qui fut métamorphosée en héliotrope.

   Qui est cette femme ? Ce sonnet se trouve à la fin de la poésie lyrique de Dante car, par sa teneur, il se rapproche des poésies « pierreuses », et il semble du même type que le sonnet sur la « petite enfant », Chi guarderà già mai sanza paura (R.LXXXIX). À noter que dans les deux sonnets la rime des tercets est la même, ce qui est unique (ABBBAA).
   Dans la mesure où ce sonnet s’apparente aux poèmes des « dames de pierre », je pense qu’il s’agit moins d’une femme que de Florence, à laquelle Dante fait référence par allégorie dans la chanson Amor, da che convien pur ch’io mi doglia (R.CXVI). Pourquoi, en effet, Dante serait-il contraint d’aimer cette femme jusqu’à la mort ?


c 1977




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th01260 : 07/04/2021